Une délégation de la Fédération CGT de la métallurgie s’est rendue à Athènes pour participer à la conférence d’Industriall Europ Trade Union en solidarité avec les travailleurs et leurs syndicats.
Le premier jour fût consacré à la conférence conjointe d’IndustriAll sur la situation économique générale grecque, avec un focus sur le chantier naval de Skaramanga, ainsi que les décisions qui devaient en découler nous concernant.
Le lendemain fût l’occasion de prouver concrètement notre soutien à Yannis STEPHANOPOULOS et nos 12 camarades du chantier naval devant le tribunal d’Athènes. Une délégation de 6 membres de la FTM dont Philippe Martinez, accompagnée de 170 représentants de 11 autres délégations européennes, ont pu échanger informations et constats sur les différents avatars que revêt en Europe l’austérité. Plus tôt en matinée, une délégation grecque avait été reçue au ministère de l’Emploi, de la Sécurité Sociale et du Bien-être. Une conférence de presse a été donnée, un fi lm a été projeté, une analyse économétrique a été présentée, des témoignages, des questions et des interventions sont venus enrichir le débat. Devant la pertinence de la démonstration faite que les politiques d’austérité ne fonctionnent pas, tous sont tombés d’accord pour les dénoncer fermement.
De plus, il ressort de cette conférence une volonté toujours plus forte de construire une cohésion syndicale au niveau des industries européennes, qui haussera le ton pour défendre les droits et acquis des travailleurs, mais qui continuera également de faire des propositions réalistes en termes de hausse des salaires et de défense de l’emploi (notamment par le biais des conventions collectives). Il s’agit pour nous tous de défendre chaque citoyen devant la dégradation de ses conditions de vie et de travail, mais au-delà aussi, de défendre un modèle d’Europe sociale ambitieux, dans un contexte politique compliqué.
En effet, l’extrême-droite monte en puissance et même si le parti «Aube Dorée» est maintenant déclaré comme organisation criminelle, nous devons, nous, occuper le terrain, pour ne pas laisser la place à un fascisme décomplexé. Les participants à la conférence ont unanimement exprimé la nécessité de ne pas baisser la tête devant la crise systémique que nous sert à tous la Troïka, et insistent sur l’importance de remettre en cause fondamentalement le principe de compétitivité qui nous est si néfaste. En fi n de journée, une déclaration a été validée par l’ensemble des participants, visant à dénoncer les politiques actuelles européennes, à proposer des mesures sous forme de plan de relance économique, et à demander l’abandon des charges retenues contre nos camarades syndicalistes grecs .
Le 1er octobre, les délégations européennes se sont rendues en force devant le tribunal d’Athènes, pour soutenir nos camarades de Skaramanga. Il devait être rendu, ce jour-là, le jugement les concernant, mais la décision a fi – nalement été reportée au 5 mai 2014, faute d’une preuve photographique … Quoi qu’il en soit, une forte présence syndicale européenne était nécessaire pour l’occasion, il fallait y être et nous y étions !
L’organisation de ces 2 jours fût parfaite, et nous remercions chaleureusement nos amis Grecs et Belges pour leur belle fraternité, ainsi que l’ensemble des participants pour la pertinence de leurs analyses.
Écrit par : Laure Buchheit, membre du Bureau Fédéral