Après plusieurs échanges entre les métallurgistes tunisiens, la fédération a envoyé une délégation de trois camarades de la CGT d’Aérolia et de Latécoère pour rencontrer les syndicalistes de l’UGTT. Pendant trois jours, près d’une dizaine de camarades ont échangé sur la situation des deux entreprises de l’aéronautique. Au cœur des débats salaires et classifications mais aussi conditions de travail. Pour les syndicalistes français, cette première rencontre permet de disposer des informations précises sur la situation économique et les perspectives d’activités de l’entreprise. La comparaison entre les sites français et tunisiens a permis de constater un rapprochement des situations malgré les discours patronaux qui jouent sur la concurrence entre les salariés. Pourtant, ‘’Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise’’, ont résumé les syndicalistes après quelques heures de discussions.
Bien entendu, le montant des salaires n’est pas comparable. Cependant, le séminaire de travail a souligné l’absence de véritables grilles de classifications des deux cotés de la Méditerranée. Ainsi, les deux organisations syndicales ont décidé de construire ensemble des projets de grille de salaires/ qualifications et classifications à proposer aux salariés. Les syndicats échangeront également sur les initiatives développées pour faire vivre ce projet. Concernant les conditions de travail, il existe manifestement un écart important entre la Tunisie et la France. Par exemple, la durée légale du travail est de 35h en France alors qu’elle peut s’élever jusqu’à 48h en Tunisie. De même, les camarades français ont été choqués de constater l’absence de prévention des risques et de moyens de protection individuelle (EPI) ou collective. Les syndicalistes ont donc proposé de lister les droits les plus élémentaires en matière de conditions de travail pour s’en servir d’exemples ou de repères en Tunisie.
Sur ce point également, le partage d’informations entre les deux organisations syndicales parait nécessaire et doit être pérenne. D’autant qu’améliorer les conditions de travail en Tunisie, c’est combattre dans l’Hexagone la course à la compétitivité et surtout au moins disant social. Dans ce contexte, la fédération a proposé d’engager une réflexion dans les syndicats UGTT et CGT chez Aérolia et Latécoère au sujet d’une stratégie syndicale commune lors des négociations par exemple. Celle-ci pourrait également intégrer les formes d’actions telles que la grève. Enfin, la CGT s’est engagée à informer les syndicats du donneur d’ordres Airbus de l’activité et de la situation salariale chez ses sous-traitants tunisiens.