Après la réforme du système d’assurance chômage, l’exécutif amorcera celui des retraites. Bien qu’il soit encore trop tôt pour en connaitre le contenu, le Président de la République a annoncé un certain nombre de grands principes qui devraient le modifier en profondeur…. En prenant exemple, comme toujours, sur les pays nordiques.

Reproduction des inégalités
A points ou optionnels le choix n’est pas tranché. Mais quel que soit le couperet, ces systèmes de retraite reproduisent un certain nombre d’écueil qui ont été mis en lumière par leur application dans les pays nordiques. Ainsi, ils reproduisent les inégalités qui existent dans le monde du travail, comme les inégalités de revenus entre femmes et hommes, la précarité, maladie, chômage, les inégalités de carrière liées à l’éducation des enfants….ou encore entre branche professionnelle. Cette reproduction des inégalités de revenus a d’ailleurs conduit les gouvernements nordiques à mettre en place un certain nombre d’aides aux faibles retraites comme au Danemark -où il n’existe pas de pension de réversion- avec l’allocation chauffage, l’allocation santé, l’aide au logement,…En Suède, les pensions ont baissé en 2010, 2011 et 2014… Par ailleurs, les systèmes nordiques ne prennent pas du tout en compte la question de la pénibilité, ainsi un ouvrier en bâtiment ou un cadre administratif se voient appliquer les mêmes règles quand à l’âge de départ ou au calcul du montant de leur pension de retraite.

Comparaison n’est pas raison
Comparaison, n’est pas raison, surtout avec les pays nordiques, où le dialogue social existe vraiment et les syndicats jouent un grand rôle dans la définition des orientations de la politique sociale et dans la gouvernance. Ensuite, puisque nous sommes sur des échelles totalement différente : 5,7 millions d’habitants pour le Danemark, 10 millions pour la Suède, alors que la France compte plus de 68 millions d’habitants. Mais aussi et surtout sur une donnée fondamentale quand on parle d’un système par répartition : le taux de chômage et le niveau des salaires. Le taux de chômage au Danemark est de 5% (sur une population active de 3 millions)… et même le système de retraite suédois est désormais sous pression en raison d’un taux de chômage qui atteint presque les 6,4% (sur une population active de 5,3 millions). Des raisons de plus pour qui démontrent que la question du financement et du partage des richesses est au cœur de l’avenir de notre système de retraites.