S’il fallait des exemples de l’intérêt et de la nécessité de rester syndiqué à la retraite, l’actualité vient nous en apporter de nouvelles preuves. Au niveau national, la mobilisation des retraités a obligé Emmanuel Macron à revenir sur l’augmentation de la CSG pour les petites pensions. Elle oblige aussi le gouvernement et le MEDEF à réindexer les retraites et les retraites complémentaires qui étaient gelées depuis des années.
Au niveau local, de nombreux succès sont enregistrés dans la défense des services publics ou pour la gratuité des transports. A Sochaux, ce sont aussi les tarifs de la Mutuelle qui ont donné lieu à une mobilisation couronnée de succès.
Pour le droit de se soigner
Au mois de juin, Malakoff-Médéric a annoncé sa volonté d’augmenter de 13 %, au 1er juillet, les tarifs de la mutuelle qui rassemble 11 300 retraités de Peugeot Sochaux. Une augmentation démesurée qui aurait amputé le pouvoir d’achat des retraités et amené certains à se passer de cette couverture, avec des conséquences lourdes de renonciation aux soins ou d’incapacité à payer ses factures de santé. Car, quand on est en retraite, on paie sa mutuelle « plein pot », sans participation de l’employeur et souvent avec des tranches qui augmentent encore le prix en fonction de l’âge. Il n’est pas rare de rencontrer des anciens qui paient 120 ou 150 € mensuels de mutuelle alors qu’ils ont à peine 1300 € de retraite.
Une mobilisation efficace
En épluchant les comptes, la section des retraités CGT découvre que cette augmentation disproportionnée est la conséquence du « rattrapage » d’une erreur de 830 000 € dans le bilan comptable de l’année précédente. Or, les retraités n’ont pas à faire les frais de l’incompétence du gestionnaire (AON). En faisant éclater le scandale dans la presse puis en organisant un petit « comité d’accueil » à l’entrée de la réunion de la Commission de Gestion, les retraités CGT ont pu déjouer le mauvais coup. L’augmentation annoncée de 13 % a été ramenée à 2 % (tarif de base) ou 4 % (avec l’option), une hausse certes significative mais plus compatible avec le pouvoir d’achat. Cependant, les retraités CGT maintiennent la pression sur AON et Malakoff pour obtenir la baisse des frais de gestion (12 % c’est exagéré) et la restitution des 5,75 millions d’euros de droit d’entrée que Malakoff a prélevé dans les réserves quand la Direction PSA lui a confié la gestion de cette ancienne mutuelle d’entreprise.
Mutuelle ou sécu ?
De façon plus générale cette bataille pose le problème de notre couverture santé. En effet, est-il normal que l’Etat prélève 13 % de taxe sur les complémentaires-santé dites « responsables » et même 20 % de taxe sur les autres contrats ? De plus, est-il normal que les organismes privés (AON) ou mutualistes (Malakoff) s’enrichissent sur le dos des retraités avec des frais de gestion doubles de ceux de la Sécu ? C’est bien une couverture santé intégrale par la Sécurité sociale qu’il faut viser et pour laquelle la CGT continue de se mobiliser dans le cadre de la campagne nationale pour la reconquête de la Sécurité sociale.