Alors que le projet de loi sur la réforme des retraites sera présenté cet été au parlement et que la cacophonie gouvernementale règne, la CGT, face au nouveau système de calcul qui glisse rapidement et sûrement vers l’impôt, propose d’améliorer les droits de tous les régimes. Oui, le système actuel de cotisation par annuité et de solidarité intergénérationnelle à l’origine de la création de la sécurité sociale est le meilleur pour maintenir le niveau de vie à la retraite. Par contre, le projet de réforme de retraite universel par points envisagé par le gouvernement consiste à accélérer la baisse des pensions pour répondre aux exigences européennes de diminution de la part du PIB actuellement consacré aux retraites. Déjà dans des pays comme la Suède qui ont ce système de retraite, le montant de la pension reste impossible à déterminer jusqu’à 2 ans avant l’âge de départ et le niveau de retraite a  baisser en quelques années. Pour le gouvernement Macron, il s’agit d’en finir avec un régime de Sécurité sociale construit sur les cotisations sociales, et assis sur les richesses produites par le travail. En cela, ce projet de réforme s’inscrit dans une politique imposée par le patronat de toujours réduire la part de ses cotisations. Ce projet régressif n’est pas en adéquation avec ce que demande la  grande majorité des Français, notamment ceux mobilisés depuis plusieurs mois. Leurs préoccupations sont claires : à quel âge vais-je pouvoir partir en retraite, que va représenter ma pension par rapport à mon salaire de fin de carrière, et comment va-t-elle évoluer ? Pour la CGT, la retraite par répartition à prestations définies, peut répondre parfaitement à ces objectifs. Cependant, nous avons, au contraire, de fortes interrogations sur la capacité d’un futur système universel à répondre à ces attentes, puisque le régime universel à points prôné par le président de la république est à cotisation définie. Cela implique de bloquer le niveau des cotisations à 28 % et qu’il n’y ait pas de possibilités de les augmenter, les prestations devenant alors la variable d’ajustement (donc la baisse des pensions) pour maintenir un équilibre financier de plus en plus éloigné des besoins croissants de la population. Tout cela devient très clair en développant quelques exemples :

1er exemple : une femme du secteur privé, ayant travaillé toute sa vie, mais finissant les 8 dernières années de sa carrière en invalidité avec un salaire de 1 880 € (ce qui correspond comme vous le savez au salaire médian) peut partir aujourd’hui avec une pension de 1 163 €. Demain, avec un régime à points, en appliquant les calculs de l’Arrco, elle tombe à 923 €.

2e exemple : un cadre avec de multiples employeurs, et avec des périodes de chômage entrecoupées, et avec le calcul sur les 25 meilleures années, passe d’un salaire moyen de 2 300 € à 1 471 € hors retraite complémentaire qui double sa retraite. Demain, avec le régime universel, la totalité de sa pension tombe à 1 348 €.

LES PROPOSITIONS DE LA CGT.

Le financement des propositions CGT, en matière de retraite, représenterait à ce jour de 100 à 120 milliards d’euros, nécessaires à l’horizon 2050. Cette somme permettrait de garantir de bonnes retraites, dans un contexte où il est d’ores et déjà prévu que l’on passe de 12 à 24 millions de retraités à l’horizon 2050. Pour la CGT,  l’argent pour améliorer et garantir les droits à la retraite de toutes et de tous, c’est possible. Pour ce faire, la CGT propose trois grands axes de financements :

  1. Rééquilibrer le rapport travail /capital

Est-il besoin de rappeler que ce rapport s’est inversé et que la part du travail dans la richesse a reculé de 10 points au bénéfice du capital ? Augmenter les salaires du privé comme du public, imposer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, mener une politique de développement de l’emploi durable et de qualité rapporte 38 milliards d’euros pour les retraites.

  1. Soumettre tous les éléments de rémunération à cotisation

Intégration des primes des fonctionnaires ; de tous les éléments de rémunération dans le secteur privé, la suppression des exonérations ; cela rapporte environ 36 milliards d’euros pour les retraites.

  1. Moderniser la fiscalité du capital

Taxer les revenus financiers, taxer les GAFA et lutter contre l’évasion fiscale, c’est au bas mot environ 20 milliards d’euros pour les retraites.

À cela s’ajoute la nécessité que tous les fonds mobilisés, ou en réserve pour assurer la pérennité du système de retraite, soient réalisés sous la forme d’investissements socialement responsables sous le contrôle d’un pôle financier public. La CGT présente ses propositions pour un système par répartition solidaire entre les générations et inter professionnellement qui améliore les droits de toutes et tous, en crée de nouveaux en direction de la jeunesse notamment, elle affirme que nous avons les moyens, compte tenu des richesses produites par le travail, de les financer. Pour construire les mobilisations, la CGT lance dès maintenant une grande campagne sur le mode « ne jouez pas vos droits à la retraite à la loterie ». La CGT annonce sa détermination à combattre, avec toutes les organisations syndicales qui le souhaitent, et les organisations de jeunesse, le projet de réforme universel à point du gouvernement pour un système de retraite solidaire qui réponde aux besoins des retraités d’aujourd’hui et de demain.

ACTIFS, RETRAITES, PUBLIC, PRIVE, NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS.