La démarche et les objectifs du gouvernement sont pour le moment peu connus des travailleurs et plus généralement de la population, mais tout porte à croire que l’onde de choc de la fusion des allocations sociales pour la création d’un Revenu Universel d Activité (RUA) d’ici un an, s’annonce forte et dangereuse pour les allocataires et leurs familles.
Le gouvernement prévoit en effet de fusionner un certain nombre d’allocations sociales dans la plus grande opacité, sous couvert de quelques réunions de concertation avec les syndicats et les associations de lutte contre la pauvreté. La Cgt a naturellement participé à ces concertations depuis cet été et elle a proposé des pistes pour améliorer les conditions de vie des plus démunis. Pour fusionner plusieurs allocations (RSA, APL, allocation adulte handicapé, allocation familiale) dans un seul RUA, le gouvernement prétexte un taux de non recours élevé, c’est-à-dire le fait que de nombreuses personnes en France qui devraient pouvoir bénéficier d’une allocation n’en font pas la demande, bien souvent par manque d’information mais aussi, parfois, par culpabilisation.

Une réforme perdant-perdant
Alors que le gouvernement veut lutter contre le taux de non recours, qui est d’environ de 30% (en moyenne), il ne dit rien sur la question du financement de ce RUA et donc sur la nécessité d’augmenter l’enveloppe globale. Cela veut dire qu’avec un budget global identique, le gouvernement veut indemniser toutes les personnes dont les droits sont actuellement bafoués. La CGT a donc conclu qu’il fallait de suite augmenter l’enveloppe globale pour, d’une part, rendre le droit pour tous et d’autre part, augmenter le niveau des allocations qui restent bien en dessous de ce qu’il faut pour répondre aux besoins. La CGT a proposé d’ailleurs une allocation minimum à 1 500€.

La CGT porte des alternatives
Enfin, si le Gouvernement veut lutter contre la pauvreté qui touche 9 millions de personnes, dont 1/3 sont des travailleurs, il doit faire en sorte que le travail paye vraiment. La CGT demande que le travail soit revalorisé, c’est-à-dire son sens, son contenu, sa rémunération…
S’il veut lutter contre la pauvreté, qu’il stoppe de suite sa réforme de l’assurance chômage qui va durablement priver la centaine de milliers de chômeurs d’une allocation et donc conduire des familles supplémentaires dans la pauvreté.
S’il veut lutter contre la pauvreté, qu’il rétablisse le droit à la retraite à 60 ans et la reconnaissance des travaux pénibles avec des départs anticipés au lieu de vouloir reporter l’âge de la retraite ou réduire leurs montants…
Notre proposition de Nouveau Statut du Travail Salarié et sa Sécurité Sociale Professionnelle prend tout son sens et doit être plus que jamais mise dans les mains des syndiqués CGT, des salariés, pour qu’ils en débattent, se l’approprient pour favoriser l’élévation du rapport de force.