Aucun travailleur ne devrait être contraint de travailler si ses activités ne sont pas nécessaires pour répondre à des besoins essentiels

Partout en Europe, les travailleurs sont inquiets pour leur santé et leur vie ! Aucun travailleur ne devrait être contraint de travailler si son activité n’est pas nécessaire pour répondre à des besoins essentiels. Les partenaires sociaux doivent s’efforcer de parvenir à des accords offrant un maximum de protection aux travailleurs. La crise sanitaire sans précédent due à l’épidémie de COVID-19 nous invite tous à prendre toutes les mesures préventives possibles pour assurer la sécurité et la santé de l’ensemble de la population. De nombreux pays appliquent des mesures de confinement pour retarder la pandémie de coronavirus et l’on s’accorde largement sur le caractère inévitable de ces mesures. Toutefois, l’anxiété et la colère des employés qui sont contraints de continuer à travailler augmentent. Cela a donné lieu à plusieurs « grèves COVID-19 ».

Face à cette urgence, nous demandons aux employeurs de veiller à ce que les travailleurs ne soient pas contraints de se rendre sur leur lieu de travail si leurs activités ne sont pas vitales pour la gestion de la situation actuelle et ne répondent pas aux besoins essentiels. Actuellement, cela doit être la priorité car la distanciation sociale est essentielle pour ralentir l’impact de la pandémie. Nous constatons des situations différentes pour les entreprises. Certaines ont introduit des fermetures temporaires complètes, d’autres ont mis en place des dispositifs de chômage partiel alors que dans certains cas, les travailleurs et leurs représentants luttent pour faire appliquer des mesures de protection de base. Nous sommes également conscients que certains employeurs se servent des décisions gouvernementales pour déclarer certains secteurs « secteurs cruciaux et essentiels » comme excuse pour obliger les travailleurs à continuer à travailler même s’ils ne sont pas directement impliqués dans des activités vitales. Il ne peut être de la seule responsabilité des employeurs de définir ce qui est « vital » ou non. Les syndicats doivent être impliqués dans l’établissement de la liste de ces activités. Dans les secteurs dits « cruciaux et essentiels », les partenaires sociaux au niveau de l’entreprise doivent prendre des dispositions spécifiques pour garantir que seuls les travailleurs impliqués dans la production et les services essentiels poursuivent leurs activités avec la meilleure protection possible en place. Pour assurer la sécurité de nos concitoyens et contribuer à limiter la propagation du virus, nous devons tous nous engager ! Dans cette crise, prendre soin les uns des autres est la priorité ! S’il est nécessaire de poursuivre les activités essentielles pour la population en cette période de crise, le dialogue social doit nous permettre de trouver des solutions justes et équilibrées.

Pour ceux qui doivent continuer à travailler, nous invitons les employeurs à prendre des mesures de protection adéquates et à impliquer les syndicats dans l’adaptation de l’organisation du travail et la sécurité des salariés. Ces employés doivent également recevoir une compensation exceptionnelle en reconnaissance de leur engagement particulier dans une situation à haut risque. En Europe, de nombreux travailleurs ne travaillent plus ou ont vu leurs heures de travail réduites. Certains sont en quarantaine ou doivent rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants. D’autres ont vu leurs usines fermées pour des raisons sanitaires ou en raison de pénuries de composants ou de produits. Tous ces travailleurs doivent être soulagés de la crainte d’une perte massive de revenus par le biais de régimes de chômage partiel, du versement d’indemnités de maladie de haut niveau ou d’une compensation salariale par les pouvoirs publics. À tous les niveaux, les partenaires sociaux doivent travailler ensemble pour parvenir à des accords sur des arrangements de travail à court terme qui prévoient un niveau élevé de compensation salariale pour les travailleurs. Les travailleurs temporaires et toutes les formes de contrats atypiques doivent être inclus dans ces accords. Ce faisant, les partenaires sociaux contribueront à atténuer les conséquences de la pandémie sur les travailleurs, les entreprises et l’ensemble de l’économie. En ces temps de crise, le renforcement de la solidarité est une responsabilité collective.