3 étapes essentielles d’une lutte victorieuse pour le point final à la grève sur le site de Curitiba au Brésil dans l’État du Paranà :

  • Une production arrêtée avec des piquets de grève bloquant les entrées et les sorties de l’usine sur toutes les routes avoisinantes.
  • Le syndicat des travailleurs de la métallurgie de Curitiba pose comme préalable la levée des 747 licenciements annoncés.
  • Devant l’assemblée législative de l’État du Paranà, le syndicat de la métallurgie pose la question du caractère illégal de ces licenciements. Il demande l‘application d’une loi de l’État qui interdit le licenciement de travailleurs par les entreprises ayant bénéficié d’incitations fiscales de l’État, ce qui est bien le cas de Renault tout au long de ses vingt ans d’installation au Brésil.

Le syndicat des travailleurs de la métallurgie de Curitiba a publié une lettre ouverte à la population de l’État du Paranà. Extraits :

« Comment faire confiance à ceux qui, en pleine négociation, licencient 747 pères et mères de famille, dont près de la moitié souffrent de maladies telles que le Covid-19 et d’autres maladies, avec un certificat et un traitement médical ? Et cela dans l’objectif clair d’obliger les autres travailleurs à accepter des mesures comprenant le licenciement de 1 050 autres travailleurs, la réduction des salaires et la perte d’autres avantages ? Comment croire ceux qui reçoivent des millions de subventions publiques sous la forme avantages fiscaux sous l’engagement de conserver des emplois et qui ne le fait pas ? Qui préfère laisser l’usine à l’arrêt après avoir refusé la recherche d’une solution commune qui peut garder des emplois et assurer un environnement de travail calme et productif pour vos travailleurs? Qui veut revenir aux méthodes du 19ème siècle dans la relation de travail capital ? »

Photo du syndicat des travailleurs de la métallurgie Curitiba :

Au final, les licenciements sont annulés par la justice après une grève totale de quinze jours

Mercredi 5 août, le Tribunal du travail de la 9ème région a donné raison au Syndicat des métallurgistes de Curitiba (SMC) et a ordonné l’annulation des 747 licenciements annoncés par Renault le 21 juillet dans l’usine São José dos Pinhais à Curitiba dans l’état du Parana au Brésil. Renault est de plus condamné à une amende de 16 000 euros/jour s’il n’annule pas les licenciements. Dans sa décision, le Tribunal constate également que Renault n’a pas tenu ses engagements pris auprès du ministère du travail et selon lesquels il ne procéderait à des licenciements sans négociation préalable avec les syndicats. Le cas de Renault est aggravé par les subventions publiques reçues par Renault au Brésil en contrepartie d’une garantie de l’emploi. Sans parler du scandale que constitue le licenciement des travailleurs en pleine épidémie de covid-19, avec des licenciés atteints par la maladie….

 

Photo publiée sur le site web de la CUT au Brésil :