Le mouvement Social Africain s’est donné rendez vous à Kinshasa du 17 au 20 janvier 2013
La tenue du 6e Forum Social Africain a coïncidé avec la commémoration du 52e Anniversaire de l’assassinat de l’un des Grands Panafricanistes, Patrice Emery LUMUMBA. Et à travers lui, un hommage particulier a été rendu à tous les fils et filles du continent africain qui ont sacrifié leur vie pour la souveraineté de leurs pays et de l’Afrique. Venus de toutes les régions d’Afrique et de la République Démocratique du Congo, ainsi que de l’Europe et principalement de la Belgique, les participants au 6e Forum Social Africain ont participé à la marche d’ouverture à laquelle plus de 5.000 hommes et femmes de tous les quartiers de Kinshasa se sont conviés pour marquer leur solidarité avec les peuples d’Afrique et du monde, victimes des conflits armés, de l’injustice sociale et économique, des pillages des ressources naturelles et des politiques nationales et internationales injustes.
A l’issue de quatre journées du Forum Social Africain à Kinshasa, les points suivants méritent une attention particulière :
L’ensemble des participants africains, congolais et étrangers sont indignés par :
- La guerre et les mouvements armés qui déstabilisent le continent africain et particulièrement la République Démocratique du Congo, le Mali, la République Centre Africaine, et qui créent des divisions et l’inimitié entre les peuples, renforçant ainsi davantage la misère de plusieurs personnes
- La dégradation sociale en Afrique et principalement en RDC malgré les grandes richesses du sol et du sous-sol que regorge le continent africain
- La prise en otage des acquis des révolutions arabes par des groupes aux intérêts divergents bafouant les droits pour lesquels la jeunesse s’est battue jusqu’au sacrifice suprême
- Les conditions difficiles de vie et de travail des femmes dans plusieurs pays africains
- La négligence, par plusieurs gouvernements africains, de la promotion et de la préparation de la jeunesse pour assurer la relève
- La privatisation sauvage des entreprises publiques à vocation sociale dans plusieurs pays africains sous l’influence des institutions financières internationales ou pour masquer l’incapacité des politiques nationales à assurer leur bonne gestion
- Les barrières de l’immigration qui handicapent la circulation des personnes aussi bien sur le continent africain que de l’Afrique vers les pays occidentaux
- Les conditionnalités et les finalités de l’aide qui renforcent la domination des pays africains par les grandes institutions financières internationales et ne favorisent pas un réel développement de l’Afrique
- Le non respect, par les gouvernements africains, de leurs engagements notamment en rapport avec les protocoles de Maputo sur l’agriculture et les droits des femmes, les principes d’Istanbul, les Déclarations de Paris, d’Accra et de Busan, le Droit à l’éducation scolaire et au financement public de l’éducation de la petite enfance, etc
- Les pillages continus des ressources naturelles du continent africain avec à la clé des conflits armés, du fondamentalisme religieux, etc.
- L’accaparement des terres africaines par les grandes firmes multinationales d’agrobusiness freinant ainsi l’élan de l’agriculture familiale et exacerbant les conflits fonciers
- Les accords internationaux injustes qui favorisent les multinationales au détriment des producteurs locaux
- Les signes probants qui montrent que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints en 2015 pour plusieurs pays Africains
- Le manque des politiques pouvant permettre à plusieurs personnes vivant du VIH SIDA d’accéder aux antirétroviraux et autres traitements de leur maladie
- Les politiques nationales moins favorables à une protection sociale pour tous dans plusieurs pays africains
- La difficulté pour plusieurs millions de personnes d’accéder à l’eau, à l’électricité, aux soins de santé, au logement décent, à la nourriture, à la scolarité, au transport en commun, à un salaire décent, à la terre, etc.
- Le manque de synergie entre les universitaires, les chercheurs et les mouvements sociaux pour des changements sociaux
- Le manque de politiques adéquates pour compenser les efforts des africains à préserver les écosystèmes en faveur des pollueurs des pays industrialisés
- La largesse de plusieurs gouvernements face aux investisseurs étrangers qui ne respectent pas les droits et la dignité de leurs travailleurs et encore moins l’environnement.
- La faiblesse du dialogue social entre les travailleurs et les gouvernements africains
- La faible prise en compte du genre et de la jeunesse dans l’élaboration de plusieurs politiques africaines
2. L’ensemble de participants africains, congolais et étrangers appellent à :
- L’arrêt de la participation du Rwanda, pays frère, dans le soutien à la déstabilisation de la RDC
- L’analyse sérieuse, par les forces sociales et les institutions régionales, des causes des guerres et conflits armés en Afrique
- La prise de conscience collective des injustices internationales occasionnées par les impositions de la volonté des pays riches sur les autres avec la complicité des institutions financières internationales et des partenaires bilatéraux ou multilatéraux
- L’accroissement de la lutte contre le capitalisme, contre les diktats des institutions financières internationales et contre l’instrumentalisation des forces sociales par certains bailleurs de fonds
La réalisation des élections locales en RDC pour qu’une fois ce pays se dote des dirigeants, à la base, que les populations elles-mêmes ont choisi - La mise en place d’un système de partage d’informations et d’expériences entre les organisations de la société civile africaine
- La mobilisation de tous pour le socle de protection sociale et couverture universelle en assurance santé dans tous les pays
- L’Adhésion populaire aux Mutuelles de santé et à la mobilisation sociale pour l’Amélioration des politiques et infrastructures sanitaires
- La réelle prise en compte de la place des acteurs sociaux et particulièrement des femmes et des jeunes dans l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques nationales et internationales ayant un impact sur la vie des populations
- La démultiplication des forums sociaux dans les villages, villages et quartiers de l’Afrique
- La promotion de la sécurité et de meilleures conditions pour les travailleurs aussi bien dans les entreprises publiques que privées
- L’arrêt de la privatisation des services publiques essentiels et à la bonne gouvernance dans ces entreprises
- La mobilisation pour le respect des engagements internationaux pris par les gouvernements africains en matière de promotion sociale, des droits des jeunes et des femmes, de l’éducation pour tous, de la protection sociale, etc
- La mobilisation pour le respect des engagements des pays de l’OCDE notamment en Rapport avec les OMD, le processus PMA, le processus REDD, 0,7% des PIB à l’APD, etc
- La conjonction des efforts entre les forces sociales et les gouvernements africains pour lutter contre les politiques internationales injustes
- La multiplication des formes de collaboration entre les Universités et les mouvements sociaux
3. Le Comité local d’organisation remercie :
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo pour son ouverture et les facilités administratives et sécuritaires. Le Conseil du Forum social Africain pour avoir désigné la RDC pour abriter le 6e Forum social Africain. Il demande maintenant que le Forum social Mondial soit organisé en République Démocratique du Congo.
Les délégués des mouvements sociaux du Bénin du Burundi, du Cameroun, du Congo-Braza, du Burkina-Faso, de la Côte d’ivoire, de la Guinée, du Maroc, du Nigéria, de la Tanzanie, du Tchad, de la Zambie et de la Belgique pour leur présence remarquée.
Les mouvements et organisations sociales et syndicales congolaises pour leur mobilisation, dévouement, sacrifice et régularité aux travaux.
La Wallonie Bruxelles Internationale, le CNCD-11.11.11, la Solidarité socialiste, les Mutualités Chrétiennes de Belgique, Action Aid, Christian Aïd, la coupole belge flamande 11.11.11, OSISA, CETRI, SOS FAIM, Le Monde selon les Femmes, la FGTB, la CGT-France, le CCFD, Bruxelles Laïque, pour leur appui au processus de ce 6e forum social africain.
Les organisations congolaises ayant participé à la Caisse de Solidarité : MECRECO, CGAT, CAFCO, CENADEP, Syndicats UFF, RECIC-KIN, PRODDES, L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) pour avoir accordé la tenue du Forum sur le site du Jardin Botanique.
Un autre Congo plus juste est possible,
Construisons-le ensemble, construisons-le solidairement!