Clair Juilliet soutient sa thèse de doctorat en histoire contemporaine intitulée « Bâtir les relations professionnelles sous l’égide de l’État. Conflits et consensus socio-économiques dans un établissement de constructions aéronautiques français (1943-1978) ». Elle se déroulera le lundi 12 novembre 2018 à 14h à la Maison de la recherche de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, en salle D29 (RDC).

Composition du jury

Ludivine Bantigny, GRHis, MCF HDR, Université de Rouen-Normandie, Rapporteur
Alain Boscus, FRAMESPA, MCF, Université Toulouse – Jean Jaurès, Membre du jury
Herrick Chapman, Institute of French Studies, PR, New York University, Rapporteur
Michel Grossetti, LISST, DR de recherche, Université Toulouse – Jean Jaurès, Membre du jury
Odile Join-Lambert, PRINTEMPS, PR, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Membre du jury
Jean-Marc Olivier, FRAMESPA, PR, Université Toulouse – Jean Jaurès, Directeur de thèse
Béatrice Touchelay, IRHIS, PR, Université de Lille, Présidente du jury, Présidente du jury

Résumé

Si l’industrie aéronautique a fait l’objet d’investigations historiques poussées, le versant économique et social semble être resté dans l’ombre pour ce qui concerne l’après Seconde Guerre mondiale. Cette thèse de doctorat, à travers l’exemple d’un établissement de constructions aéronautiques nationalisé, s’intéresse au rôle joué par les salariés dans l’édification de l’entreprise sur une trentaine d’années, au moyen d’une micro-histoire socio-économique. L’analyse des trajectoires suivies par la négociation collective, ainsi qu’une attention portée au développement industriel et à l’activité productive, permettent de mettre en lumière comment se construisent, au quotidien, les relations professionnelles au sein d’une firme relevant de l’autorité de l’État. La politisation des rapports sociaux qui découle de son statut et de son rôle dans la Défense nationale, amène souvent ses acteurs à s’opposer sur les questions sociales, industrielles ou encore politiques tout au long des années 1950 et des années 1960. Dans le dernier tiers de cette décennie, une partie d’entre eux décide finalement de revenir à la table des négociations et de fonder leurs relations sur des pratiques contractuelles, ce qui contribue, au terme de discussions difficiles, à un apaisement durable des relations sociales.

Ainsi, s’interroger sur les rapports qui prennent forme dans l’espace usinier, à une échelle multiscalaire – entre local, national et international et entre établissement, société, branche et interprofessionnel – permet de mettre en évidence la capacité qu’ont les protagonistes à réaliser ou non des compromis. Il s’agit de mieux comprendre le rôle des conflits et des consensus dans le développement industriel, afin de démontrer que de la santé de relations sociales peut dépendre, pour partie, son développement socio-économique. L’exemple démontre qu’à rebours des schémas communément admis, il existe une culture de la négociation dans les entreprises, lorsque le compromis est rendu possible par la coopération des diverses parties, et ce, même lorsque les relations professionnelles y sont fondées sur le rapport de forces, ou marquées par l’influence des thématiques politiques et par l’intrication des rôles de l’État.

Informations pratiques

La soutenance est publique, sur inscription par mail (clairjuilliet@gmail.com)