Jeudi 8 juin, plusieurs dizaines de militants se sont rassemblés devant l’UIMM de Corrèze pour exiger une convention collective nationale avec des droits nouveaux car « force est de constater que pour une même profession, un même métier, les salariés n’ont pas les mêmes droits, les mêmes garanties, les mêmes salaires en fonction de l’entreprise, du territoire où ils vivent. Ainsi, en Nouvelle Aquitaine, 10 Conventions Collectives (Gironde/Landes Nord – Dordogne – Lot et Garonne – Pyrénéen Atlantique/Landes Sud – Charente – Charente-Maritime – Deux Sèvres – Vienne – Haute-Vienne/Creuse et pour finir Corrèze) ne confèrent pas les mêmes droits aux salariés exerçant pourtant les mêmes métiers parfois à quelques kilomètres d’écart. »
Pour la CGT, qui participe activement aux négociations de branche, il s’agit de gagner de nouveaux droits pour l’ensemble des salariés de la branche. Au contraire, l’ambition de l’UIMM est prolonger et d’amplifier la loi El Khomri avec un socle commun minimal. Pour le patronat de la métallurgie, « ce nouveau dispositif conventionnel doit être une boite à outils pour faciliter la négociation au plus près du besoin : plus de filet de sécurité pour les salariés. Ce sera la jungle du gré à gré ! En clair, c’est la possibilité de permettre aux entreprises de déroger aux conventions collectives et au Code du Travail. Bref, la déclinaison puissance dix de la loi El Khomri dans la branche. Dans ce socle commun, nous négocions aussi l’avenir des Ingénieurs et Cadres et de leur convention collective nationale. L’UIMM a annoncé clairement la disparition du statut cadre. » a expliqué la CGT métallurgie lors du rassemblement.
Concernant les classifications, « l’UIMM tente de nous faire croire, que l’existant est révolu, obsolète, ne répondant plus aux enjeux actuels. Les salariés ne seraient plus en mesure de se situer professionnellement dans un système classant qui serait inégal et peu clair. La réalité est bien autre, vous vous en doutez, l’objectif est d’harmoniser un système de Classifications avec comme objectif, le tassement des salaires et ce, quel que soit le niveau de classification afin de comprimer la masse salariale de l’entreprise, pour selon la formule patronale, « réduire le coût du travail » afin de distribuer plus de dividendes. Mais au-delà, c’est la non prise en compte des diplômes, la suppression de la prime d’ancienneté, la remise en cause du statut cadre que l’UIMM veut imposer. »
La CGT a tenu a rappelé les grandes lignes de son « projet innovant digne du 21ème siècle pour tous les métallos » :
– Un départ de grille à 1 800 € bruts (SMIC CGT, base 32h) pour une personne sans qualification ni expérience reconnue.
– Des niveaux dans la grille reposant sur les seuils d’accueil/coefficients selon les diplômes délivrés par l’Education Nationale.
– Un changement minimal de coefficient tous les 4 ans dans la grille.
– Au minimum, le doublement du salaire de base sur la carrière.
– Egalité salariale et professionnelle. A travail de valeur égale salaire de base égal.
– Classifications transposables d’une entreprise à l’autre.
Pour la CGT métallurgie, cette négociation doit être le moyen d’empêcher les prétentions patronales de recul social et pour gagner la prise en compte des revendications des salariés. Devant les militants présents, l’USTM a rappelé le rôle des syndicats pour « tout mettre en œuvre pour aller partager avec les salariés le projet de l’UIMM. L’élection d’un nouveau Président de la République, dont le premier objectif est de casser le Code du travail, donne une importance supplémentaire à nos mobilisations autour de notre campagne pour une Convention Collective Nationale. »
1154 pétitions ont d’ores et déjà été remises au patronat , la bataille se poursuit dans les entreprise pour amplifier la mobilisation.