Communiqué de presse de la CGT Renault du 14 janvier 2016.
A l’origine de l’affaire un tract de la CGT dénonçant la stratégie Renault
La CGT du Centre Technique de Lardy, a diffusé un tract ayant pour titre, « Plan d’urgence » de 50 millions d’euros pour les NOx : Mais où sont les embauches supplémentaires ?
Ce tract reprend le communiqué de presse diffusé aux médias par la direction générale en décembre dernier dans lequel, elle annonce « un plan de 50 millions d’euros afin de réduire les émissions de NOx de ses moteurs Diesel…. Programme permettant d’atteindre les futures normes EU6d, prévu sur cinq ans, et qui pourrait être resserré d’une à deux années ».
Or, la CGT Renault Lardy pointe l’infaisabilité d’atteindre ces objectifs au regard de la situation actuelle de l’établissement et plus globalement de l’entreprise. Situation qui s’est considérablement dégradée depuis l’accord compétitivité du 13 mars 2013.
Les nombreux départs de salariés en DA ou en GPEC, l’absence de formation des remplaçants ou des sous-traitants découvrant Renault, les choix techniques uniquement pilotés par le coût, la réduction des délais ont fortement contraint les projets. Il y a plus 800 prestataires sur le site de Lardy pour 1 200 contrats Renault. Les projets EU6b sont sortis dans la douleur et les conséquences aujourd’hui (sur la dépollution par exemple) ne font que commencer.
La CGT Lardy rappelle que les directions générale et locales restent sourdes aux réalités du terrain et persistent à annoncer des objectifs qui ne seront pas tenables en l’état avec des conditions de travail toujours plus dégradées, à défaut d’embauches, de réappropriation de qualifications et compétences.
Dans un petit encadré de quelques lignes, la CGT de Lardy fait état de l’intervention de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes sur le site. Le syndicat s’interroge sur « l’éventualité d’un lien avec la dépollution ou de la question du CO2 (bonus/malus écologique) ou d’autres questions… ? Tout en précisant qu’il est « difficile de le dire d’autant plus que la direction n’a pour l’instant pas informé les salariés du site sur le sujet… »
Ce tract n’aborde donc que les réalités des conditions d’exercices des salariés et notamment de leur impossibilité à pouvoir faire leur travail au mieux à défaut de moyens adéquats.
A la recherche du scoop, de l’info qui fait vendre, une part importante de la presse se déchaine sur le pseudo parallèle des tricheries de Volkswagen, sans une fois encore, se préoccuper des réalités vécues et pourtant exprimées par les salariés toutes catégories professionnelles confondues. Certains, comme le Nouvel Observateur, affichent ouvertement leur seule préoccupation, l’intérêt des actionnaires, en parlant de : « déroute boursière d’une ampleur exceptionnelle : une chute qui a atteint 20 % en quelques heures, effaçant ainsi l’équivalent de quatre milliards d’euros pour les actionnaires. En début d’après-midi, la chute restait vertigineuse : – 11 %. La panique a été causée par une information révélée par la CGT »
Et les salariés dans tout cela !
Et pourtant, la seule chose que la CGT a révélé, ce sont les conditions sociales des salariés et rien d’autre. La recherche du scoop, amène malheureusement au mensonge, à la désinformation avec à la clé, des conséquences particulièrement désastreuses pour les salariés mais aussi pour les clients de Renault. En définitive, ce sont les organisations syndicales qui font leur travail et les salariés qu’ils représentent, qui sont ici méprisés et qu’une certaine presse ne veut pas entendre !
Le délégué central de la CGT chez Renault, Fabien Gâche, est revenu sur la tourmente médiatique qui entoure le constructeur français, après que son syndicat a révélé l’existence de ces perquisitions jeudi 14 janvier. « La CGT n’a jamais mis en cause des trucages », corrige le représentant de la CGT. À l’origine de la démarche du syndicat, un problème entre les objectifs affichés par Renault en terme de limitation de la pollution et les moyens humains des salariés sur les sites de Renault.
« Le problème c’est que pour avoir des véhicules qui correspondent aux attentes des clients, les salariés le font de plus en plus au détriment de leur santé », s’indigne Fabien Gâche sur RTL. Le salarié de Renault ne s’étonne de « la flambée médiatique » qui entoure aujourd’hui son employeur, bien éloignée de la démarche originelle de la CGT.
Le titre Renault a perdu plus de 10 % de sa valeur en raison de soupçons de fraude déclenchés par des perquisitions de la brigade de répression des fraudes jeudi 7 janvier sur quatre sites du constructeur, dont le siège, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ainsi que le centre d’ingénierie de Lardy (Essonne), le techno-centre de Guyancourt (Yvelines) et le site du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine).