Dans le cadre de la campagne des élections présidentielles en France, mais également à la suite de l’élection de Trump aux Etats-Unis, le patriotisme économique est présenté comme «La» solution à tous les problèmes. Cette terminologie devient dérangeante lorsqu’elle est adossée à toute une conception de la société du repli sur soi, de fermeture des frontières et puis, au bout du bout, de l’identité nationale.
La défense des travailleurs partout sur la planète
Mais on ne retrouve guère les vociférateurs chantant les louanges du patriotisme économique pour s’opposer, sur le terrain, aux politiques menées dans les entreprises lorsqu’il s’agit de délocalisations des productions industrielles, de services ou de recherche vers des pays à moins-disant sociaux. Ils refusent les migrations humaines vers la France, mais ne contestent pas l’exploitation de la main d’œuvre de ces pays dans une relation qui s’apparente davantage à une nouvelle colonisation économique qu’à une démarche de développement de ces pays dit émergents. Leur absence est totale pour défendre le respect des conventions de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail (liberté syndicale, travail des enfants, discrimination, négociation collective). Et pourtant, cette question de développement sociale est le cœur de la solution pour un monde de paix et de bien-être pour tous car il offre une vraie perspective aux peuples d’un choix de vie dans leur pays.
Développer les solidarités
Nous portons une tout autre conception dans notre lutte pour le développement de l’emploi industriel en France. Celle qui s’inscrit dans une profonde solidarité pour le développement économique et la souveraineté des nations du monde. Comment soutenir un partage du monde avec une main d ‘œuvre à bon marché, des conditions de travail aliénantes et nocives, ou des activités polluantes au sud par exemple et de l’autre des activités avec de hautes qualifications telles que la recherche et développement, activités de hautes technologies ? Cette vision du monde désastreuse, alimente les conflits et la misère.
Créer des coopérations
Il s’agit également de répondre aux enjeux environnementaux. En effet, quel est le bilan énergétique et écologique des transports de marchandises à travers les mers, les airs et les routes ? La facture est salée pour la planète (Pollution, emprunte carbone, désordre climatique…). C’est cela la mise en concurrence, la course à la compétitivité. Voilà un autre aspect, jamais évalué, du coût du capital. En tant qu’organisation syndicale nous ne défendons pas l’exploitation des salariés français par des employeurs nationaux, mais une autre répartition des richesses produites par les salariés quelque soit leurs origines et le lieu dans lequel ils travaillent.
C’est pourquoi la CGT, et notamment la fédération de la métallurgie, est totalement engagée dans les relations syndicales internationales au sein d’IndustriAll Europe ou Global Union, mais également dans des relations bilatérales directes avec des organisations syndicales partout dans le monde. Par exemple, devant chaque situation de transfert d’activité, nous travaillons à chaque fois dans une approche de réponses à nos besoins et ceux des autres. Cela ne signifie pas au détriment des autres, mais bien avec eux pour permettre l’élévation générale du niveau de vie des salariés dans le monde, c’est cela la solidarité et nos valeurs internationalistes. Car les besoins à satisfaire dans le monde pour vivre de bien-être et dignement peuvent permettre à chacun de trouver sa place.