En 2013, Pierre Gattaz avait promis un million d’emplois. 4 ans plus tard, le patron des patrons a retiré son badge « un million d’emploi, des milliards d’argent public ont été perdus dans le cadre du CICE, et toujours pas de baisse du chômage, … Comme les vieilles recettes libérales ne fonctionnent pas, preuve en est, certaines organisations CGT ont pris au mot le patron du MEDEF.

Le recensement en Midi-Pyrénées
Dans le cadre de la bataille industrielle en Midi-Pyrénées, la CGT métallurgie de la région a proposé un questionnaire à ses syndicats dans le cadre de la bataille pour l’industrie parce que « Revenir à une stratégie industrielle, cela passe, en premier lieu, par une prise en compte de la puissance publique, une remise en cause de la financiarisation de l’industrie, mais aussi par la réduction de la précarité dans les emplois industriels. » Aussi, à partir des réponses des 25 syndicats ayant retourné le questionnaire, 4500 emplois stables pourraient être créés de suite dans ces entreprises. Ce chiffre a été calculé à partir des intérimaires recensés, le cumul des heures supplémentaires et le remplacement des salariés qui ont plus de 60 ans (voir graphique). De plus, le questionnaire a fait ressortir l’absence de vision stratégique de plan d’embauche, avec des accords GPEC qui ont du plomb dans l’aile. Ce travail est aujourd’hui un point d’appui pour le travail syndical dans la région.
14 000 CDI revendiqués chez Renault
Au cours des 4 dernières années, la structure des emplois de la filière automobile s’est profondément modifiée. Par exemple chez Renault, plus de 10 000 salariés en CDI ont quitté l’entreprise quand, dans le même temps, 10 000 intérimaires ont été recrutés, essentiellement dans les secteurs de production. Dans les secteurs de techniciens et d’ingénierie, plus de 5 000 prestataires sont actuellement dans les murs de l’entreprise. A cela, s’ajoute l’explosion des heures supplémentaires avec le travail du samedi, l’allongement de la durée journalière de travail et l’externalisation d’un certain nombre d’activités. Pour autant, l’intérim, la prestation et les heures supplémentaires n’ont pas permis de répondre à la demande en termes de conception, de fabrication et de délais de livraison. Raison pour laquelle, la CGT Renault a revendiqué l’embauche de 14 000 CDI d’ici 2019 (elle en a obtenu 3 600) pour remplacer les salariés qui ont et qui vont quitter l’entreprise d’ici les 3 prochaines années.

Poursuivre ce travail
Au-delà de ces deux exemples, d’autres syndicats CGT ont engagé une démarche similaire. Développer et amplifier ce travail dans les entreprises, les groupes, les territoires sont autant de points d’appui pour faire taire les solutions de libéralisation du marché du travail pour créer des emplois et développer l’industrie de demain. Une telle démarche s’appuie sur la nécessité de transmettre les savoir-faire, de ré-instituer des organisations du travail pérennes avec des visées au long cours. Il s’agit de recréer des collectifs de travail en développant les coopérations entre eux, entre les salariés, entre chacun des secteurs d’activité de toute l’entreprise au niveau mondial pour à la fois répondre aux besoins sociaux (RTT, santé, emplois, reconnaissance des qualifications, pouvoir d’achat…) et économiques. Cette démarche permettrait de stopper les gâchis considérables engendrés par la non-qualité et de développer des produits à la hauteur des enjeux écologiques.