À l’occasion de recherches menées aux archives départementales de la Sarthe, des biographies de syndicalistes ont été reconstitués à partir des dossiers préfectoraux, de la presse syndicale et des congrès fédéraux, complétés lorsque cela était possible par les archives d’état-civil et les registres de matricules militaires. Au total, 223 parcours biographiques ont ainsi pu être recomposés, couvrant une période comprise entre 1874 et 1939.
On y croise bon nombre d’inconnus, simplement signalés par l’évocation d’une responsabilité syndicale, à l’image de François Dubois, trésorier du Syndicat des ouvriers de l’industrie métallurgique de Connerré en 1914, mais également quelques figures locales mieux connues, comme Jules Pottier, un tourneur sur métaux qui fut secrétaire général de l’Union départementale CGT de la Sarthe en 1914-1923 puis de 1931 jusqu’à son arrestation en novembre 1943.
La métallurgie n’est pas extrêmement importante dans ce département rural, tant en termes d’implantations industrielles que d’effectifs salariés. Pour autant, certaines entreprises ont marqué l’histoire, comme les automobiles Bollée, les équipements de chauffage et de cuisson Chappée ou encore les ateliers de réparation ferroviaire Carel, Fouché et Cie. Le syndicalisme, fragile et contesté, n’a dépassé le demi-millier d’adhérents dans la métallurgie qu’à de rares occasions. Malgré cela, ses militants et militantes n’ont pas été absents des luttes sociales, lors des grandes grèves d’août-octobre 1919 ou en juin 1936.
Ce travail illustre, si besoin était, l’intérêt que représente les archives publiques pour la reconstitution de l’histoire syndicale et du parcours biographiques de ses militantes et militants. Des investigations semblables mériteraient sans aucun doute d’être menées dans les différentes archives départementales. En attendant, l’ensemble des biographies ont été mises en ligne sur le site internet du Maitron (www.maitron.fr) et sont librement accessibles.