Pour une leçon, c’est une leçon !
On peut dire qu’avec le rejet, par la DG concurrence et la Commission, du projet de fusion Siemens-Alstom, les ministres Lemaire et consorts se sont pris une fessée publique ! Depuis le début, les organisations françaises et belges ne cessent de leur répéter ! Juridiquement votre projet ne satisfait pas aux exigences du droit communautaire de la concurrence ! Mais depuis le début, ils le savent et ils en ont conscience ! C’est juste que dans leur esprit ils n’ont pas à se plier à des règles ! Le mot d’ordre c’est « dérégulation » ou « loi du plus fort » ! On fait ce qu’on veut parce qu’on est patron de multinationale !
Pour notre équipe gouvernementale, qui maitrise si mal le droit communautaire, la position est relativement claire… Il faut céder à tous les caprices des gros patrons et peu importe que ça soit légal ou non… et de nous faire comprendre « vous avez juridiquement tort car politiquement minoritaires ! »… Le monde nouveau qui trouve ses bases dans des excès qui datent de 30 ans !!
La commission vient de rappeler, comme la FTM-CGT l’a toujours dit, que le péril chinois n’est qu’une contre vérité. Oui, CRRC produit beaucoup plus de trains que Siemens et Alstom mais il ne fournit que le marché chinois, à de rares exceptions près. Si ce concurrent chinois est si dangereux alors pourquoi est-il l’un des partenaires les plus importants d’Alstom? Pourquoi le gouvernement français ne se bat-il pas plutôt pour l’ouverture réelle du marché chinois et la fermeture du marché européen tant qu’il n’y aura pas réciprocité ? Le marché de l’international ferroviaire est en réalité extrêmement restreint et n’existe que grâce aux subventions. En fait d’ici les 20 prochaines années le marché porteur et qui va être extrêmement demandeur c’est le marché européen, dont le parc ferroviaire va devoir être renouvelé rapidement. La vraie bataille du ferroviaire de demain va se dérouler en Europe et la coexistence de deux champions mondiaux comme Siemens et Alstom va pouvoir répondre aux attentes du marché sans avoir à créer un monopole. Comme l’a toujours rappelé la FTM-CGT, répondre de façon optimum à ce futur marché doit passer par le développement de Groupements d’Intérêt Économique (GIE) avec les partenaires européens en matière de R&D, de production, d’exportation…
Pour la FTM-CGT, le patron de Siemens et le gouvernement français ont été simplement et efficacement remis à leur place ! La commissaire et ses services ont pris une décision, pour le présent et l’avenir, en permettant à l’Europe d’être leader sur un futur marché novateur et extrêmement florissant ! Il y a les hâbleurs et il y a les visionnaires … la DG concurrence et sa commissaire sont les visionnaires !