Communiqué de presse de la FTM-CGT du 3 juillet 2015.

Dans ce dossier Vallourec, on oublie de nous dire que 43 % du résultat net 2014 s’est retrouvé dans les poches des actionnaires ! De plus, cette restructuration est lancée malgré une trésorerie positive et une « profitabilité » parmi les meilleures du secteur « acier » en 2014, même si les résultats de ce premier semestre 2015 sont plus difficiles. Mais, d’après l’agence Reuters, le rebond d’activité pour Vallourec s’amorcerait dès le dernier trimestre 2015 (permettant de compenser les 2e et 3e trimestres de cette année) et se confirmerait en 2016 pour s’amplifier en 2017.Enfin, la construction des nouvelles capacités importantes aux USA et aux Brésil font apparaitre actuellement des surcapacités, dommageables à l’Europe et à la France. Faudrait-il appeler cela de la délocalisation, si les produits nous revenaient, parallèlement à des fermetures de capacités ?

En juillet 2013, une commission d’enquête parlementaire (adoptée à l’unanimité) sur les secteurs acier/aluminium/cuivre a adressé au gouvernement vingt-six recommandations afin de pérenniser les filières, au bénéfice de toute notre industrie. Parmi elles, l’intervention de l’État dans le capital des groupes,  pour sortir d’une mainmise extérieure, le maintien intégral des capacités de production (déjà fortement dégradées ces dernières années), et l’urgence du renouvellement des compétences.

Dès lors, il serait incompréhensible que l’État, qui plus est déjà actionnaire de Vallourec par le biais de la BPI, ne bloque pas ce plan social et n’assure pas le maintien intégral des capacités de production de Vallourec, y compris en enjoignant les unités françaises à se diversifier dans leurs marchés, ce qui est recommandé en terme de stratégie dans les rapports d’expertise. Ces unités de production ont forcément un avenir, étant tournées vers les marchés de l’énergie, enjeu structurant pour ces prochaines décennies.

Comment pourrions-nous laisser ce groupe mettre sa menace à exécution, fermer une aciérie électrique (totalement rénovée) fournissant des aciers spéciaux, alors même que l’économie circulaire est un enjeu majeur, le recyclage des ferrailles devant s’appuyer sur notre parc d’aciéries électriques, comme l’a également pointé la commission d’enquête parlementaire !

La CGT dénonce par ailleurs la « marque d’intérêt » d’Asco Industries sur cette aciérie de Saint-Saulve. Situation surréaliste alors que ce groupe se doit d’honorer ses engagements de conforter ses propres aciéries (en manque d’investissement), en consolidant son propre capital. A cet effet, la CGT réclame au gouvernement le respect de son engagement de consolider le capital d’Asco Industries via la BPI.