Après plusieurs mois de mobilisation et l’élaboration d’un projet industriel permettant la diversification de l’activité de leur usine, les salariés GM&S, ont décidé, jeudi 11 mai, d’utiliser la manière forte pour se faire entendre et empêcher la liquidation judiciaire de l’entreprise. Cette situation souligne la désespérance des salariés. Ces derniers ont essuyé trois redressements judiciaires depuis 2009. Entre-temps, des dirigeants, peu scrupuleux, ont vidé les caisses de l’entreprise aux dépens du site industriel et de ses salariés et surtout des pouvoirs publics qui avaient investi via la Banque Public d’Investissement.

Échaudés par les précédents échecs de reprises, les salariés avec leur syndicat CGT étaient attentifs depuis le rachat pour 3 euros symboliques par GM&S en 2014. La réalité leur a donné raison. Seulement un an après la reprise, face aux difficultés de l’entreprise, le syndicat CGT commence à tirer la sonnette d’alarme. Il multiplie les démarches auprès des donneurs d’ordres pour leur demander d’assurer une charge de travail. En 2016, il informe les pouvoirs publics locaux, mais aussi le ministère de l’Économie, dirigé, à l’époque, par Emmanuel Macron. Malheureusement, rien ne bouge malgré des promesses.

Après deux ans de mobilisation sans relâche, les 277 salariés soutenus par les habitants, demandent à être entendus pour éviter la fermeture du site, deuxième employeur privé du département. C’est dans ce sens que la Fédération CGT de la métallurgie interpelle le nouveau président de la République pour qu’il prenne ses responsabilités afin d’assurer la pérennité du site et l’avenir industriel pays. En tant qu’ancien ministre de l’Economie et de l’Industrie, il connaît le dossier.

En cette période de vide ministériel, la situation exige un signe fort en octroyant un délai supplémentaire afin de poursuivre l’examen des solutions envisagées pour un repreneur solide, pérennisant l’activité et ses emplois. Ce délai est nécessaire, il appartient à l’administrateur, aux pouvoirs publics et au Tribunal de Commerce d’y répondre rapidement.
Les donneurs d’ordres, PSA et Renault, dont l’Etat est actionnaire et dont les voyants économiques, financiers et commerciaux sont au vert, ne doivent pas se contenter d’effets d’annonces mais s’engager concrètement à créer les conditions pour que GM&S, puisse continuer son activité. Les constructeurs automobiles doivent garantir un niveau de commandes suffisant comme ils ont déjà su le faire par le passé.

Les salariés, avec la CGT, ont pris toutes leurs responsabilités depuis plusieurs mois. Il est urgent que tous les acteurs de ce dossier prennent immédiatement les leurs.