Né au Creusot le 29 janvier 1932, son père était ajusteur électricien et sa mère confectionneuse en fourrure. Après le certificat d’études, à 14 ans, il entre chez Schneider, devenu Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC) puis Creusot-Loire. Il était fraiseur, puis fraiseur-aléseur au Creusot. En novembre 2010, à l’occasion du colloque « Hier, aujourd’hui et demain. Six grèves de 1899 à 1978 » organisé au Creusot, il témoignait : « Je suis un pur produit des écoles Schneider, depuis la maternelle jusqu’à l’usine. René-Pierre Parize a dit que les curés ne l’avaient pas trop embêté avec la religion, mais il a eu de la chance. Ce ne fut en effet pas mon cas. Le dimanche, il fallait aller à la messe et « pointer » à la sacristie. Avec deux autres camarades, le curé nous avait pris en grippe. Il nous renvoyait donc de chacun de ses cours, ne nous mettait que des zéros. Or, le choix de sa filière d’apprentissage dépendait de son classement de fin d’année. La chape posée par Schneider sur la vie des Creusotins était donc plus importante que ne le disent certains ».
En 1949, il adhère à la CGT où il participe activement aux luttes syndicales. En 1952, après une année de service militaire en Allemagne, il reprend son travail à l’usine. Il y occupe plusieurs responsabilités secrétaire dont celles de secrétaire du syndicat de la mécanique de Creusot-Loire et de secrétaire du l’Union des syndicats Creusot-Loire. Il fonde l’Union locale CGT du Creusot, dont il fut le secrétaire général de 1965 à 1977, et milite à l’Union départementale, avec Robert Lescure et Roger Bequet. Il participe également au lancement, en 1971, de la fête du 1er mai, organisée initialement dans le parc du château de Prelay, à Broye, propriété du comité d’entreprise Creusot-Loire, avant de s’installer, à partir de 1984, parc du Morambeau au Breuil.
En 1966, il adhère au PCF, avant de jouer un grand rôle au Creusot durant les grèves de mai-juin 1968, durant lesquelles Creusot-Loire fut occupée, contrairement à 1936 où le travail avait continué.
En 1977, il est appelé en région parisienne où il travaille quelques temps chez Dassault, avant d’être collaborateur à la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie. Au tournant des années quatre-vingt, il rejoint l’équipe de l’hebdomadaire de la CGT, La Vie ouvrière.
C’est là qu’il rencontre Chantal Denhez, elle-même militante CGT et PCF et collaboratrice du Bureau confédéral de la CGT.
A l’heure de la retraite, ils partent s’installer au Creusot, et reprennent le chemin de l’Union locale où ils assurent ensemble, durant plusieurs années, les permanences pour les salariés. Charles devint à cette occasion « conseiller du salarié
A plusieurs occasions, il a été sollicité pour témoigner de son engagement, comme par exemple dans le documentaire Les Hommes du fer diffusé sur Arte le 22 mai 2012 ou dans le quotidien Libération du 28 janvier 1995.
Il était adhérent de l’association « Auberge de Jeunesse, mouvement laïque » et de l’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie.
Affaibli depuis de nombreuses années par la maladie, il est décédé le 22 juin 2018. Ses obsèques ont eu lieu le 26 juin au Crématorium du Creusot.