Déclaration du 10 novembre 2015.

Une conférence-débat publique s’est tenue le 6 novembre dernier à Biars-sur-Cère (46) à l’initiative de la CGT. Avec Biars-sur-Cère, Herbault (41) et Vaulx-en-Velin (69) sont les deux autres établissements dont Mittal souhaite se désengager, mettant en péril leurs productions et le devenir de leurs salariés, risquant au passage de déséquilibrer toute cette société.

La CGT a pu révéler, à l’appui d’un rapport d’expertise remis au Comité Central d’Entreprise le 9 octobre :

  • Les travers qui perdurent dans tout le groupe : manque d’investissement, déstructuration des équipes commerciales, absence de diversification produits pour répondre à la demande, hausse de l’intérim au détriment des emplois CDI, …
  • Les arguments erronés tendant à faire avaler une perte définitive de marchés : Alstom et Bombardier notamment dans le ferroviaire, s’agissant du site de Biars.

Les prises de commandes de la SNCF et la RATP en matériel roulant démontrent à l’inverse qu’il existe des années de travail pour Solustil dans ces créneaux. Par ailleurs, les compétences reconnues du personnel, leur savoir faire, permettent la diversification des productions, profitable à l’entreprise et aux territoires.

Solustil (environ 700 salariés au total) est en fait confrontée à ce virage dans la stratégie du groupe, lequel veut se focaliser dans les produits à très haute valeur ajoutée (le secteur auto notamment), dans un contexte de réduction de ses capacités de productions. Un désengagement sur les marchés de l’acier à mettre en rapport également avec la stratégie risquée du groupe sur le marché minier. Autrement dit, une politique de court terme, dictée par des enjeux financiers, aux dépens de la réponse sur le moyen et long terme aux besoins de notre industrie.

Au-delà des salariés de Biars, ont participé à ce débat les élus locaux et territoriaux : le maire de Biars et celui de Bretenoux, le président de la communauté de communes, le sénateur Requier et Mme Molina, suppléante du député Launay. Ils sont également stupéfaits de ce revirement de stratégie alors qu’il était encore question, voici quelques mois, d’un agrandissement du site.

Les élus locaux ont en effet toute légitimité à intervenir auprès du gouvernement. D’une part l’accord entre l’État et Mittal sur le dossier Florange engage ArcelorMittal à stabiliser ses productions en France. D’autre part, la commission d’enquête parlementaire de juillet 2013 sur la filière Acier préconise, elle aussi,  de stabiliser nos capacités de production dans le pays pour pouvoir répondre aux besoins.

La CGT va d’ailleurs communiquer le rapport d’expertise au ministère, lui demandant d’intervenir dans la stratégie du groupe face à ce risque de démantèlement de cette société Solustil. Le ministre Macron, ainsi que le premier ministre, ont d’ailleurs déjà été informé de ces manœuvres par la CGT lors d’un échange au ministère le 22 septembre dernier.

Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour pérenniser ces productions et ces savoir-faire, par la mobilisation des salariés, de la population des bassins d’emploi et de leurs représentants, ainsi que celle de l’Etat.

La CGT a mis en débat  la mobilisation dans le territoire de la Mecanic Vallée et proposé de construire  une marche pour l’emploi industriel à Biars-sur-Cère.