Chacune et chacun d’entre nous s’interroge, concernant les évolutions que nous connaissons, dans nos métiers de la métallurgie, une branche d’activité riche de toutes ses filières, essentielles au développement de notre industrie.
Une métallurgie qui répond aux besoins économiques, sociaux, environnementaux, dans des domaines essentiels tels le transport, l’énergie, l’habitat, les télécommunications, la santé, etc.
Ces dernières années, avec une accentuation depuis la crise et particulièrement ces derniers mois, nos filières sont paradoxalement frappées par les mêmes maux : manque d’investissement (équipements, maintenance, R&D), suppressions d’emplois entrainant une déperdition des compétences, extension des contrats précaires, pressions sur les salaires, exigences de flexibilité et de polyvalence.
Tout ceci nous est imposé au nom de la sacro-sainte « compétitivité ».
Pour la CGT face à cette « compétitivité », nous mettons en avant l’efficacité sociale.
Des fleurons de la métallurgie sont percutés : Alstom, Areva, STMicroelectronics, les constructeurs auto, la navale, la sidérurgie… avec des effets domino sur leurs réseaux de sous-traitants. Même notre filière de l’aéronautique, au carnet de commandes pourtant bien garni, subit les assauts d’un patronat ultralibéral cherchant à faire un maximum de profit avec un minimum de salariés. Partout, c’est la logique comptable qui prend le pas sur celle du travail bien fait.
Face à ces attaques, la FTM CGT et les syndicats de ces différentes entreprises portent des contre-projets argumentés et chiffrés qui remettent au premier plan les caractères stratégiques, l’investissement, l’emploi, les compétences ainsi que la question environnementale.
Sachez-le, le patronat de la métallurgie (l’UIMM), ouvre en cette fin d’année une négociation sur ce qu’il nomme un « dispositif conventionnel ». Autrement dit, la volonté de percuter nos conventions collectives, de faire place à un socle ultra-minimal de droits, ouvrant la voie à toutes les flexibilités imaginables au sein même des entreprises.
Ceci n’est que la suite de la loi « Macron », la loi « Rebsamen » ou encore du rapport « Combrexelle ». Le patronat ainsi que le gouvernement sont bien dans une stratégie méthodique pour remettre en cause notre modèle social et les droits des salariés.
Où est la cohérence dans tout cela ?
La richesse de nos métiers réside, à l’inverse, dans nos collectifs de travail, dans l’expérience, dans la maitrise de son temps, dans le respect mutuel dans l’entreprise. Le travail n’est pas un coût. Toutes les opérations de communication allant dans ce sens ne visent qu’à raboter les conquêtes sociales gagnées par des mobilisations de masse : Salaire minimum garanti, sécurité sociale, droit à la retraite… Le travail n’est pas un coût mais une richesse. La campagne menée par la CGT ces dernières années, démontre à l’inverse, que c’est le coût du capital qui pose problème, en France comme ailleurs : dividendes, spéculation boursière, évasion fiscale… (Retrouvez tous nos arguments à l’adresse www.cgt.fr/Cout-du-capital).
Contrer ces offensives du patronat, mais aussi celles d’un gouvernement visant à diviser les salariés et à réduire leur droit d’expression, c’est possible.
De nombreuses luttes se développent au sein de la métallurgie, comme dans les autres branches du privé et du public en France (et en Europe) : dernière manifestation marquante, celle des salariés d’AREVA sur le parvis de la Défense, réunissant plus de 2500 travailleurs à l’appel de toutes les organisations syndicales. On peut aussi citer les luttes chez SIDEL (Octeville, proche du Havre), SNWM (Douai), Alstom (le 8 octobre devant Bercy), ACC (Clermont-Ferrand), Sintertech et bien d’autres…
Cette période d’ouverture de négociations salariales dans de nombreux groupes et entreprises de notre branche est aussi, en plus des combats menés sur les questions d’emploi, de conditions de travail, et de devenir de nos entreprises, propice à une mutualisation des luttes.
La question salariale demeure évidemment centrale, avec des qualifications non reconnues. La CGT réaffirme que la sortie de crise passe à la fois par l’augmentation forte des salaires ainsi qu’une diminution du temps de travail, permettant d’intégrer des millions d’exclus.
La CGT a décidé, avec la FSU, Solidaire, l’UNEF et l’UNL, de fédérer et de consolider ces luttes par une nouvelle journée nationale d’actions interprofessionnelle, ce jeudi 8 octobre.
Dans un contexte où l’emploi et les salaires restent les préoccupations majeures, il est urgent d’exiger une autre politique économique et sociale, et de faire entendre les revendications des salariés et des jeunes dans tout le pays.
La Fédération des travailleurs de la Métallurgie CGT appelle les salariés à se mobiliser autour de leur propre actualité, de leurs propres revendications, et de répondre aux initiatives organisées à l’entreprise et dans les manifestations territoriales ou régionales.
Le 8 octobre, utilisons nos droits ! Donnons de la force à nos revendications, développons les mécanismes de solidarité interprofessionnels et intergénérationnels, propres à inverser le mouvement !