Déclaration de la FTM-CGT du 15 mars 2016.
Les petits reculs gouvernementaux suite aux mobilisations contre le projet de loi de casse du Code du travail, dite loi El Khomri, sont de la poudre aux yeux par rapport aux exigences exprimées. Le retrait de la partie concernant l’encadrement des indemnisations des prud’hommes, est l’arbre qui cache la forêt. D’autant qu’en août 2015, ce dispositif a été censuré par le Conseil Constitutionnel dans la loi Macron.
La colère gronde, même dans les rangs de ceux qui acceptent le projet tel qu’il a été modifié. Les plus d’un million de citoyens qui ont signé la pétition « loi travail : non merci » ne s’y trompent pas. Ils refusent le retour en arrière de la législation encadrant le travail en France. Les salariés et privés d’emploi ont besoin d’autres perspectives.
Il faut une rupture avec les politiques d’austérité suivies depuis des années qui font, partout en Europe, la lie du chômage, de la précarité et de la souffrance au travail. Nous avons l’exemple d’autres pays européens qui ont déjà abrogé les garanties collectives, augmentant fortement le nombre de travailleurs pauvres.
La philosophie du projet El Khomri s’inscrit dans la suite des lois de « sécurisation de l’emploi », NotrE, Macron et Rebsamen.
L’un des points essentiels du projet de loi El Khomri, non modifié, reste la remise en cause de la hiérarchie des normes et du principe de faveur. L’entreprise, surtout les plus petites, là où il n’y a pas de syndicats, est le lieu où les salariés sont les plus fragiles, les plus vulnérables au chantage à l’emploi. C’est donc favoriser la loi de la jungle !
Le patronat de la métallurgie a d’ailleurs anticipé ce projet de loi au travers des négociations en cours dans la branche.
Aujourd’hui, le succès des manifestations du 9 mars, nous a permis de marquer un premier essai.
Il s’agit maintenant de le transformer en obtenant le retrait du projet de loi et en gagnant de nouveaux droits pour l’ensemble des salariés. C’est le sens de la campagne confédérale #lecodedutravailqu’ilnousfaut et également le projet de convention collective nationale de la métallurgie, tirant vers le haut, les garanties collectives.
Pour la construction du rapport de forces, les élus du Comité exécutif fédéral, réunis le 10 mars, ont voté une déclaration appelant à poursuivre et amplifier la mobilisation contre le projet de loi El Khomri, dans le cadre des journées d’actions nationales des 17, 24 et 31 mars prochains. Il s’agit, dans les entreprises de débattre avec un maximum de salariés et d’organisations syndicales pour partager nos propositions, interpeller les directions et décider ensemble des luttes, débrayages, grèves et manifestations.