La lutte doit s’intensifier !

Le 1er mai est une journée importante pour le monde du travail. Le 1er mai, les travailleuses et travailleurs du monde entier descendent traditionnellement dans la rue et réclament, de manière festive le temps d’une journée, l’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération. Le 1er mai, les travailleuses et travailleurs se souviennent et commémorent les combats de leurs prédécesseurs qui, parfois au péril de leur vie, se sont battus pour conquérir de nouveaux droits sociaux : la journée des 8h, le repos dominical, les premiers congés payés ou encore les caisses d’assurance-maladie.

Covid-19 et les règles de confinement qui l’accompagnent obligent, notre 1er mai sera totalement inédit, cette année ! Pas de défilé, pas de rassemblement militant, pas de discours. Se mobiliser face à l’offensive des forces rétrogrades et ultralibérales !

Le coronavirus s’est répandu partout à travers le monde.  Tous les jours, les médias de la terre entière nous exposent les chiffres des personnes touchées, hospitalisées, placées en soins intensifs ou décédées. Les images sont douloureuses, insupportables et inacceptables. Dans les premiers temps, la plupart de nos dirigeants politiques, la main sur le cœur, nous ont affirmé que rien ne serait comme avant, que demain les choses changeront. Les plus libéraux de nos dirigeants ont mis en cause explicitement le modèle économique libéral et mondialisé. Le marché s’est non seulement révélé impuissant face aux besoins que nécessitait la crise mais pire encore a-t-il précipité l’incapacité des Etats à affronter la crise. Et ce sont ces mêmes libéraux et grands patrons qui se sont tournés encore une fois vers la puissance publique pour les sauver ! Ils voulaient toujours moins d’Etat mais lorsque ça va mal, là ils sont d’accord pour plus D’État !

La crise actuelle a montré le grand retour de l’État interventionniste et de l’État providence. Mais tout cela n’a pas duré longtemps ! De l’impérieuse nécessité du début de sauver les vies, on est passé à l’impérieuse nécessité de sauver l’économie ! Les plans de reprise d’activité des entreprises montrent clairement aujourd’hui que la priorité a radicalement changé. Reprendre le travail est la priorité et la santé des travailleurs passe réellement au second plan ! Pire encore les grands patrons et les ultra-libéraux ont ressortis leurs vieilles lunes. Déjà les projets de restructurations, de délocalisations, de licenciements sont esquissés. Mais ces forces obscures revendiquent partout dans le monde la remise en cause de toutes les réglementations sociales. Ils veulent porter atteinte aux congés payés, augmenter le temps de travail, geler les salaires !

Les charognards du capital sont à la manœuvre et les beaux discours du début sont déjà jetés aux orties !

Cette crise a révélé l’incurie de tous nos politiques. Elle a révélé les conséquences des politiques libérales sur les services publics et les systèmes de santé ainsi que les résultats meurtriers de la répartition inégale des richesses et donc l’absolue nécessité d’imposer le capital et les grandes fortunes.  Cette crise a révélé les dangers de l’économie mondialisée ! Cette crise a montré l’inutilité de l’Europe d’aujourd’hui et son incapacité à remettre en cause ses choix politiques et économiques ! Aujourd’hui la réponse du capital c’est : « surtout ne changeons rien ! »

Pour les signataires de ce texte, c’est indiscutable, les choses doivent changer radicalement et durablement ! Il faut revenir sur la mondialisation irréfléchie. Il faut revenir sur la dérégulation, la remise en cause des services publics ! Partout en Europe les grands patrons ont obtenu la remise en cause des instances représentatives chargées de la santé et sécurité ! La crise sanitaire doit désormais les contraindre à revenir en arrière et à renforcer les pouvoirs de ces instances ! Il faut revenir aux fondements de L’État Providence, cet État protecteur des plus faibles et régulateur de l’économie ! La redistribution des richesses et des revenus pour tous est essentielle. La relocalisation des productions devient incontournable, le renforcement des services publics devient incontournable… repenser et reconstruire notre société devient enfin incontournable !

Sans rapport de force syndical, aucun politique ne tirera les leçons de cette crise sanitaire ! Il nous revient de les contraindre par la lutte et notre mobilisation ! 1er mai 2020 : Intensifier la lutte pour gagner notre avenir ! Marquons par ce 1er mai notre volonté collective, partout en Europe, de changer les choses, de combattre ces forces rétrogrades qui nous ont menées dans le mur et qui veulent nous y renvoyer ! Luttons contre la mobilisation du capital. Ce capital qui se mobilise contre les travailleurs ! Nous pouvons changer le monde, nous devons changer le monde ! Il est temps de construire notre avenir !

De :  FIOM-CGIL (Italie) : Francesca Re-David • Secrétaire Générale Métallos MWB-FGTB (Belgique) : Hillal Sor, Secrétaire Général & Jean Michel Hutsebaut, Secrétaire Général Adjoint • Centrale Générale FGTB : Sébastien Dupanloup, Secrétaire fédéral • FTM-CGT (France) : Frédéric Sanchez, Secrétaire Général • FNME CGT (France) : Sébastien Menesplier, Secrétaire Général • CCOO Industrie (Espagne) : Agustin Martin Martinez, Secrétaire Général • UNITE (Royaume-Uni) : Tony Burke, Assistant Secrétaire Général • POEM (Grèce) : Dimitris Tsokas, Président • DISK – BIRLESIK METAL (Turquie) : Adnan Sedaroglu, Président • FIEQUIMETAL (Portugal) : Rogério Silva, Secrétaire Général • FILPAC-CGT (France) : Patrick Bauret, Secrétaire Général •  OGBL : Jean-Claude Bernardini, Secrétaire Général