2025: un refus unanime face à une grille indécente
En 2025, toutes les organisations syndicales – fait exceptionnel – ont refusé de signer la proposition de l’UIMM sur les Salaires Minimaux Hiérarchiques. Ce rejet unanime n’était pas un coup d’humeur, mais le résultat logique d’une exaspération profonde dans la branche. Les augmentations proposées par l’UIMM allaient de 13 € à 56 € par mois, avec des écarts incohérents entre les classes. Pour les premiers niveaux, l’UIMM proposait 13 € de plus par mois. 13 € brut ! Comment peut-on prétendre parler de « revalorisation » avec un montant aussi humiliant, alors que le coût de la vie a bien plus fortement augmenté : l’énergie, l’alimentation, les loyers, les transports, les assurances, etc. ?
Depuis des années, le pouvoir de consommation s’érode, et les salariés ont supporté, seuls, les hausses du coût de la vie, pendant que les employeurs se refusent à un partage des richesses juste et équitable au travers d’une revalorisation significative de la grille. Car oui, quand nous négocions le minimum en dessous duquel un salarié ne peut être rémunéré, il est bien question de maintien d’un pouvoir de consommation, à défaut d’augmentation de celui- ci. Le minima de branche, ce n’est pas une grille de salaire en tant que tel, c’est la voiture balai pour sécuriser la rémunération minimum des salariés.
Ce refus unanime a envoyé un signal clair : le compte n’y est plus. Quand les signataires (FO, CFDT, CFE-CGC) ont accepté cette convention collective au rabais, cela englobait également les minima. Ils portent donc une lourde responsabilité avec cette signature dans la perte des nombreux conquis sociaux et des cadeaux consentis à l’UIMM.
Pour la FTM-CGT, le temps des minima tirés vers le bas, des grilles bancales et des augmentations
symboliques doit définitivement prendre fin ! Les salariés exigent des minima qui reflètent réellement les qualifications, les responsabilités et les réalités économiques actuelles.
Des SMH 2024 encore en vigueur : une année de revalorisation de perdue !
Aujourd’hui, faute d’accord pour 2025, ce sont encore les SMH 2024 qui s’appliquent. Cela signifie qu’une grande partie des salariés de la métallurgie se retrouve depuis deux ans avec des minima gelés,
alors que les dépenses du quotidien, elles, ne se sont jamais arrêtées d’augmenter.
Dans de nombreux cas, les premiers niveaux sont si bas qu’ils ne permettent même plus d’assurer correctement la vie courante. Le A1 se trouve à 6.20 € brut au-dessus du SMIC mensuel ! Cet immobilisme fragilise particulièrement les jeunes, les nouveaux entrants, les intérimaires ou les salariés des petites entreprises qui sont confrontés à ces minima comme base salariale.
Au-delà du pouvoir de consommation, c’est aussi l’attractivité de nos métiers qui est en jeu. L’UIMM ne cesse de dire qu’elle ne trouve plus de candidats pour occuper les postes vacants. Mais comment attirer des chaudronniers, des usineurs, des soudeurs, des techniciens, des ingénieurs ou des agents de maintenance avec des minima qui n’assurent même plus le niveau de vie nécessaire pour se loger, se déplacer, se nourrir et faire face aux dépenses essentielles du quotidien ?
La métallurgie ne manque pas de « talents » : elle manque de reconnaissance salariale.
2026: il faut une grille significativement décrochée du SMIC et correspondant aux attentes des salariés !
Pour 2026, l’UIMM n’a plus d’excuse. Elle ne peut pas ignorer ce qui s’est passé en 2024, ni le rejet unanime de 2025, ni la situation sociale dans les entreprises. Remettre quelques euros sur la table ne suffira pas, recoller les morceaux d’une grille incohérente non plus.
Nous devons repartir sur des bases solides. Une grille claire, cohérente, compréhensible et rémunératrice du travail réel. La CGT le dit depuis longtemps : les minima actuels ne permettent plus de vivre dignement. Dans beaucoup de situations, ils permettent tout juste de survivre. Les salariés n’en peuvent plus de devoir compter, renoncer, retarder ou s’endetter pour tenir le mois. C’est pour cela que la CGT revendiquera une grille débutant à 2 060 €. Il faut comparer ces 2 060 € au SMIC 2025 qui est à 1801.80€, et au A1 de la grille à 1 808 € !
Pourquoi cette revendication ? Parce que c’est aujourd’hui le niveau minimum pour vivre dignement,
pour faire face à la hausse permanente des dépenses essentielles, pour permettre aux salariés de construire leur vie au lieu de simplement tenter de la maintenir sans être obligé de faire des sacrifices financiers.
Cette revendication n’est ni un luxe ni une exagération, c’est simplement ce qu’il faut pour vivre dignement au regard de la réalité du quotidien. Logement, énergie, carburant, alimentation, assurances, frais de santé… Tout coûte plus cher. Vous l’avez certainement remarqué, les carburants ont pris minimum +15 centimes, il y a quelques semaines. Et pendant ce temps, les métiers de la métallurgie exigent toujours plus de polyvalence, de technicité, de responsabilité et de disponibilité.
La richesse est présente dans nos entreprises, elle doit bénéficier aussi à celles et ceux qui la créent. Sans compter également les montants astronomiques d’argent public (211 Milliards) perçus par le patronat français en 2023 (https://www.senat.fr/rap/r24-808-1/r24-808-18.html).
L’UIMM doit changer de posture !
Lors des réunions de négociations de fin novembre et début décembre, l’UIMM devra comprendre que la situation n’est plus tenable. Les salariés attendent des réponses ambitieuses pour faire face à la dégradation de leur réalité sociale. Ils attendent une grille fortement réévaluée, en adéquation avec chaque niveau de qualification et qui les protège réellement.
L’UIMM ne pourra pas faire semblant de découvrir la situation. Les salariés attendent des actes. Et si le patronat persiste à ignorer la réalité, alors ensemble, collectivement, nous saurons lui rappeler que rien ne se crée sans les travailleurs, et que rien ne fonctionne sans leur engagement !
Télécharger le tract SMH 2026