Une rentrée qui doit s’articuler entre la Défense de l’Emploi, du Pouvoir d’Achat et qui doit nous permettre de construire l’Avenir !….
La pandémie se poursuit toujours et outre le fait de cette catastrophe humanitaire, son corolaire est une crise économique majeure qui affecte tous les pays de la planète. Cette période ne doit pas être le prétexte, pour le gouvernement et le patronat, de remettre en cause le Code du Travail, d’accélérer les restructurations industrielles à des fins de profitabilité accrue.
Préparer le FUTUR ? C’est MAINTENANT !
Pour qui la période sera-t-elle être une opportunité ?
Les patrons et actionnaires OU les salariés, retraités, privés d’emplois ?
- Le patronat a un atout de taille : un gouvernement à son service !
- Les salariés ont en un aussi : leur nombre et le fait qu’ils ont pris conscience de leur indispensable utilité dans des moments aussi critiques.
Un Patronat à l’offensive qui ne doute de rien !
Dès les premiers jours de la pandémie, le gouvernement publiait une série d’ordonnances qui remettaient en cause, sur bien des points, le Code du Travail. Celles-ci modifient nos droits jusqu’au 31 décembre prochain, en tout cas pour l’instant !
Des sommes très conséquentes (argent du contribuable) sont débloquées pour soutenir, particulièrement, les grandes entreprises telles qu’Air France ou Renault. Et ce, sans aucune mise en place de contrôle sur leur utilisation.
Dans la métallurgie, l’UIMM se fait le fer de lance du Patronat français et le porte-plume du gouvernement.
Tous les décrets sortis dans le cadre de l’Etat d’urgence, concernant principalement le temps de travail (semaine à 60h, travail du dimanche, diminution des plages de repos, etc.) ne sont en réalité, que de vieilles revendications patronales mises sur la table lors des négociations actuellement en cours du dispositif conventionnel.
Plusieurs décrets concernent l’indemnisation de l’activité partielle classique, ainsi que l’ARME (Activité Réduite pour le Maintien de l’Emploi) ou APLD (Activité Partielle de Longue Durée) portés, là aussi, par les patrons pour financer (avec les deniers du contribuable) la sous-activité consécutive à la pandémie. Il s’agit là aussi d’une aide financière très conséquente versée aux entreprises et ce, avec bien peu de garanties si ce n’est qu’elles « servent à pérenniser l’emploi et sauver les entreprises ».
Le premier accord de branche a été signé cet été entre l’UIMM et la CFDT, CGC et FO. Il ouvre la porte en grand aux entreprises sans aucune garantie d’emploi. C’est concrètement dans les entreprises qu’il va falloir maintenant imposer les sécurités nécessaires, que ce soit en matière d’emploi, de pouvoir d’achat ou encore de cotisations sociales.
Des salariés conscients et responsables
Les mois que nous venons de passer ont chamboulé nos quotidiens et vont, sans doute façonner les années à venir. Alors mieux vaut que ce soit les travailleurs qui imposent leurs points de vue !
- Temps de travail : Nombreuses sont les expériences de travail en 2x6h sur 5 jours, donc 30h/semaine payées 35, sans que l’activité n’en pâtisse. Ajoutons à cela, que le syndicat Allemand IG Metall vient de décider de revendiquer la semaine de 4 jours pour préserver les emplois au lieu de les supprimer. Cette position d’IG Metall (2,3 millions d’adhérents) sonne comme un écho avec celles de la CGT pour une semaine à 32H ou 200 jours pour celles et ceux en forfait, sans perte de salaire.
- Organisation du travail : Et en particulier le télétravail alors que jusque là, pour nombre de patrons cela était impossible.
- Emploi: pas de licenciement et priorisation du chômage partiel tout en exigeant des garanties de sauvegarde de l’emploi et des contreparties à l’utilisation des finances publiques.
- Pouvoir d’achat : avec une mise en visibilité que c’est lui qui va permettre (via la consommation) de recréer de la croissance et donc de relancer l’économie.
Oui, nombreuses sont les expériences sur lesquelles il faut s’appuyer pour redéfinir nos revendications et construire le rapport de forces pour les imposer !
Quelques pistes pour cela !
Des secteurs entiers et des milliers d’emplois sont menacés :
- En 1er lieu, l’aéronautique qui de toute évidence, mettra plusieurs années pour retrouver le niveau d’activité qui était le sien fin 2019.
- L’automobile, la sidérurgie,
- La sous-traitance des groupes qui se retrouve en fragilité extrême.
Cette situation critique est vécue par des centaines de milliers de travailleurs de la Métallurgie qui exigent, en tout premier lieu, un moratoire sur les plans de licenciements. S’impose ensuite le temps et l’organisation du travail.
A l’aune des expériences vécues par les salariés ces derniers mois nous devons nous permettre d’imposer des progrès sociaux, tels que :
- La réduction du temps de travail à 32h ;
- De nouvelles organisations du travail qui viennent remettre en cause le Lean, source de bien de gâchis et de souffrances.
- La mise en place du télétravail via la négociation d’accords, pour celles et ceux qui ont un métier compatible.
- Le salaire et les qualifications: une plus forte reconnaissance et en particulier, des bas salaires. Nombreux sont les postes indispensables dans la chaîne de production, qui sont aujourd’hui très peu qualifiés.
- Le besoin de relocaliser bon nombre d’activités essaimées au fil des années ; permettant également la protection de l’environnement.
- Repenser la chaîne d’approvisionnement en la réorganisant de façon à prendre en compte la nécessité de retrouver une indépendance nationale et européenne, en matière de technologie et de production.
- Développer la formation professionnelle pour favoriser des productions répondant à la problématique environnementale.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons pas laisser le gouvernement et le patronat décider seuls de notre avenir. Les salariés ont plus que jamais leur mot à dire !
Elever le rapport de forces pour GAGNER !
Confrontés à cette crise économique et sociale qui perdure et qui pose de manière forte la question d’un autre partage des richesses, l’intervention des salariés sera déterminante.
La période estivale a été marquée par des mobilisations massives et exemplaires notamment pour combattre des restructurations et suppressions d’emplois. Par exemple dans le groupe RENAULT au mois de juin les salariés de Choisy Le roi se sont mobilisés à l’appel de l’intersyndicale contre la fermeture du site et ils ont fait plier la Direction. Les salariés de la FONDERIE DU POITOU, sont parvenus à rester dans le groupe Renault après plusieurs jours de mobilisations et manifestations. Les GENERAL ELECTRIC à Belfort se sont mobilisés également début juin contre le projet de la Direction de délocaliser des activités de réparation et une ligne de fabrication. Leur action a permis de suspendre ce projet. Ils restent vigilants et mobilisés. Début juillet les NOKIA étaient dans l’action à l’appel de l’intersyndicale contre un énième plan de restructuration visant la suppression de 1 233 emplois. Ils étaient en manifestation à Paris le 8 juillet devant le siège du groupe pour contrer ce plan inique. Le 24 juillet, les SMART de Hambach étaient en grève et en manifestation avec l’ensemble des sous-traitants locaux contre l’abandon de l’entreprise par Daimler. Leur mobilisation a été particulièrement puissante dans les rues de la ville. Les salariés continuent à faire pression pour le maintien de tous les emplois. Les ALSTOM Reichsoffen sont aussi mobilisés depuis cet été contre le projet du groupe de se séparer du site Alsacien. Encore la semaine dernière des débrayages étaient organisés. Ces mobilisations, et bien d’autres encore dans le pays, et en cette période de congés, montrent la détermination des travailleurs à ne rien concéder face aux Directions de groupes qui bradent notre industrie et les emplois qui vont avec, au nom des profits.
La démarche de la CGT visant à contester les stratégies mortifères du patronat et à proposer des alternatives est de nature à mobiliser massivement les travailleurs y compris le plus souvent dans l’unité syndicale.
Dès la rentrée, créons les conditions idéales pour que se réunissent, partout, dans les syndicats, les départements et les groupes, nos adhérents et les salariés.
En effet, il est important de prendre le temps de nous réunir, pour débattre de la situation, des difficultés que chacun rencontre dans son activité en donnant des perspectives et des contenus revendicatifs.
Ces rencontres seront également utiles pour définir collectivement des plans d’actions et d’informations pour toucher le maximum de salariés, avec en perspective la journée d’action du 17 septembre.
Pour cela un dispositif fédéral d’impulsion, d’entraide et de suivi a été mis en place. Sachez que les camarades de la Fédération sont disponibles pour participer à ces rencontres.
A ce jour nous recensons, pour la rentrée, une cinquantaine d’assemblées d’USTM-Régions. A cela s’ajoute une dizaine de Conférences Régionales programmées d’ici la fin de l’année. Notre Conseil National, qui se tiendra le 16 septembre, sera l’occasion de faire un premier bilan de ces rencontres.
De plus, nous voulons faire une priorité du renforcement CGT. La syndicalisation et la qualité de nos vies syndicales sont essentielles à la mise en place d’un rapport de forces durable.
Tous les ingrédients sont réunis pour aller vers une syndicalisation de masse, nous avons des atouts et des éléments qui donnent confiance, notamment les nombreux résultats électoraux des CSE avec une CGT qui progresse.
Oui, nous avons besoin de faire des efforts individuels et collectifs dans la bataille du temps que nous disputent les directions d’entreprises. Il est aussi primordial de consacrer du temps et de la réflexion à ce qui sera le déterminant du syndicalisme de demain et surtout dans la place qu’il aura dans notre société : UN SYNDICALISME DE MASSE ET D’ADHÉRENTS.
Oui, des syndiqués acteurs et décideurs dans la vie CGT, cela donne plus de force au contenu revendicatif et à la syndicalisation qui sont essentiels pour développer, durablement, l’action collective.
Depuis le début de l’année, dans notre profession, ils ou elles sont 1 049 à avoir franchi le pas à la CGT. Nous comptabilisons également 23 bases nouvelles.
Au-delà de ces éléments chiffrés, ce qui est intéressant de souligner, c’est l’implication de nombreux syndicats(442), militants et syndiqués qui en consacrant du temps syndical, ont permis de renforcer l’outil CGT. C’est en allant au débat avec les salariés sur l’utilité de se syndiquer, en distribuant le tract fédéral ou en mettant en place, notamment dans plusieurs régions, des plans de parrainage et de déploiement que ce résultat a pu être possible.
Par ailleurs, la FTM-CGT avec les syndicats et les USTM s’inscrivent pleinement dans la campagne CGT pour les élections dans les TPE qui se tiendront du 25 janvier au 7 février 2021. Pour cette campagne, plusieurs enjeux se croisent : il s’agit de gagner en représentativité, mais aussi d’aller à la rencontre des salariés pour construire avec tous des revendications. L’autre enjeu concerne leur place dans l’organisation, beaucoup n’ont pas de vie syndicale. Il faut comprendre leurs attentes et réfléchir avec eux à la façon de les accueillir à la CGT.
Notre ambition est donc de proposer un engagement syndical à un maximum de salariés, en organisant de multiples rencontres et débats entre nous, avec les syndiqués et nos collègues de travail qui manifestent souvent une confiance envers notre organisation, mais qui hésitent encore à franchir le pas de l’adhésion !
Tous ces sujets seront bien évidemment au cœur de la préparation du 42e Congrès Fédéral qui aura lieu du 1er au 5 février 2021 à Montpellier. D’ici là, le congrès de notre UFICT, qui se tiendra du 13 au 15 octobre 2020, constitue une étape importante de notre déploiement et de nos ambitions en matière de syndicalisation. Il est donc indispensable de nous tourner vers toutes les catégories de salariés, ainsi que vers les retraités, pour débattre et définir les revendications et convaincre de la nécessité de faire grandir le mouvement social. Cela contribuerait à ce que le « jour d’après » ne soit pas pire que le « jour d’avant ».
Pour donner plus de force et d’efficacité à l’intervention syndicale, la Fédération a décidé d’engager une activité intense de débat, de déploiement et de perspectives :
- Pour peser dans les négociations sur notre champ Conventionnel, pour la reconquête industrielle et pour construire ensemble le jour d’après,
- Par les visites des syndicats, en privilégiant l’échange avec nos adhérents pour multiplier les débats avec les salariés : par la tenue des Conférences Régionales et les Assemblées Départementales,
- En proposant aux salariés de participer et de s’investir dans la vie de leur syndicat et de prendre leur place dans la CGT. Notre ambition est d’atteindre les 4.000 adhésions à l’ouverture du 42e congrès.
L’enjeu du mandatement, dont les critères ont été définis par la Direction Fédérale, sera justement de favoriser l’expression, le débat et le choix de nos syndiqués et de nos syndicats sur les prolongements des luttes dans la période, la participation et le contenu de notre 42e Congrès.
Pour finir, la situation internationale est à la fois préoccupante avec la progression à nouveau de la pandémie avec les conséquences pour la santé de millions de personnes, les atteintes aux libertés collectives et individuelles qui continuent d’être remises en cause. Cependant, elle est aussi porteuse d’espoir avec la mobilisation des peuples, sous différentes formes, pour un monde meilleur, plus démocratique respectueux de femmes, des hommes et de l’environnement dans lequel nous vivons.
C’est par exemple ce que demande le peuple au Bélarus depuis maintenant plusieurs jours qui connaît des mobilisations de masses au sein desquelles les syndicats du pays prennent une part très active. Le mouvement prend son origine dans le refus, par la population, des résultats des élections présidentielles du 9 août. En réaction à la colère qui se levait, cet autocrate, usé par le pouvoir et par son double jeu entre Union européenne et Fédération de Russie, n’a rien trouvé de mieux que de faire usage de la violence contre son peuple.
La grève s’étend désormais et la répression dont plusieurs dirigeants syndicaux sont victimes ne fait que renforcer la détermination des Biélorusses.
Cet été aura aussi été meurtrier au Liban lors de l’explosion d’une partie du Port de Beyrouth. Les deux puissantes explosions successives qui ont secoué la ville auraient fait plus de 150 morts et plus de 4 000 blessés selon la Croix Rouge. 300 000 personnes ont perdu leur domicile. C’est un nouveau désastre pour un pays déjà éprouvé lors des dernières décennies (guerre civile, tutelle Syrienne, présence militaire Israélienne, etc…). En mars dernier il s’est déclaré en défaut de paiement, écrasé sous le poids d’une dette de 92 milliards de dollars, soit près de 170 % de son Produit Intérieur Brut. Cette situation économique désastreuse a été l’élément déclencheur d’un vaste mouvement de contestation en octobre 2019, contre une classe dirigeante quasi inchangée depuis des décennies et accusée de corruption. En cette période si sombre, nous sommes particulièrement solidaires avec la FENASOL, Fédération Nationale des Syndicats des Ouvriers et Employés au Liban, dont les relations avec la CGT sont historiques et fraternelles.
Aux USA, après le meurtre de Georges Floyd par des policiers, les manifestations pacifiques contre le racisme et les violences policières continuent à travers tout le pays. D’ailleurs le syndicat des Services (SEUI) aux USA appelait à une grande journée d’actions et de manifestations le 20 juillet dernier à laquelle des milliers de travailleurs ont participé. La CGT avait adressé un message de solidarité. L’attitude irresponsable et guerrière de Trump clive toujours plus le pays dont la tension est de plus en plus palpable. Le rôle des organisations syndicales et progressistes aux USA sera déterminant et l’augmentation importante du nombre de syndiqués enregistrée ces dernières semaines en fait la démonstration.
La situation alarmante que traverse les pays du Sahel qui n’en finissent plus de s’enfoncer dans le chaos. Certes il est insupportable que des humanitaires d’ONG Françaises et Européennes perdent la vie dans des conditions horribles et nous ne pouvons l’accepter. A cela s’ajoute par exemple au Mali des villages entiers, femmes et enfants compris qui sont purement et simplement massacrés. Au fur et à mesure de son expansion, ce conflit se complexifie. Les causes sont multiples et tout se mêle et contribue à propager le désastre : misère, absence de perspective, corruption, états fragilisés, trafics de toutes sortes, banditisme, obscurantisme, dominations extérieures, conflits locaux, héritages coloniaux, présence et intérêt des grandes multinationales pour les richesses du sous-sol…Or, Uranium, Bauxite, Pétrole etc…
De fait, les réponses à apporter deviennent de plus en plus complexes mais une chose est certaine, la voix n’est pas militaire. La réponse ne peut être que politique et diplomatique et devra nécessairement émerger de la société civile. Nos camarades syndicalistes du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina, et de Mauritanie sont prêts à prendre leurs responsabilités et à jouer leur rôle pour que la paix revienne et à accompagner ce processus. Une partie de la solution reposera sur une véritable solidarité économique en commençant par l’annulation de la totalité de la dette indue qui étouffe les budgets nationaux au détriment du développement des pays Sahéliens.
Comment accepter que certains états voient le service de la dette qu’ils ont à rembourser être 4 fois supérieurs à leur budget de l’éducation ou de la santé ?
La solution devra obligatoirement passer par l’éducation, le développement des structures de santé, les infrastructures de transports, le développement industriel pour que l’Afrique ne reste pas qu’un vaste réservoir où l’on pille sans vergogne les matières premières qui seront ensuite expédiées à l’autre bout du monde pour être transformées et consommées.
La paix et le développement pour toutes et tous passent nécessairement par une réponse aux besoins légitimes des populations et des travailleurs que portent nos camarades dans leur pays respectifs.