Déclaration d’Arnaud Bergeron, secrétaire général du syndicat CGT de l’UES Deshors ADI le 11 avril 2016.
Dans un contexte économique morose, l’entreprise Deshors ADI, sous-traitant aéronautique, notamment pour SNECMA, tire son épingle du jeu en dégageant un bon chiffre d’affaire. Les prévisions 2016 s’élèvent à plus cinq millions d’euros. L’entreprise a de bonnes perspectives d’avenir, notamment sur le nouveau moteur SNECMA, LEAP.
Alors que la mobilisation contre le projet de loi El Khomri bat son plein, les négociations annuelles obligatoires, débutaient chez Deshors. Hasard du calendrier….
Les salariés, entre mobilisation contre le projet de loi et inquiétude sur les NAO, s’impatientaient, trépignaient. La tension commençait à monter, et atteignant un haut niveau, lorsque la direction dévoilait sa première proposition, loin des attentes des salariés :
1-Projet temps de travail
Pour le personnel en équipe augmentation du temps de travail de 5h33, soit 2h de plus le vendredi après-midi (de 19h à 21h) et diminutions de la pause de 40 à 30 minutes. Le tout payé au taux horaire non-majoré et sous forme de prime. L’équipe de nuit décale de ce fait son horaire de 21h à 5h le samedi. Un repos compensateur serait attribué à l’équipe de nuit car 8h de travail en plus. Augmentation des primes d’équipe de 8,28 euros à 8,58 euros pour les 2×8 et de 8,58 euros à 9 euros pour l’équipe de nuit.
2- Augmentation Salaires
Augmentation individuelle de 0,7 %, toutes catégories confondues.
Incompréhension chez les salariés ! Alors que tous les signaux sont au vert, la direction ne trouve rien de mieux que de faire travailler les salariés plus longtemps et sans les récompenser. Les débrayages d’une heure et demie commencent au rythme des réunions NAO.
Le mardi 5 avril la direction, fait sa dernière proposition : 15 euros brut + 0,4 en AI, majoration des 5h33 de 10 %.
S’en est trop pour les salariés ! Réunis en assemblée générale, ils décident d’attaquer le mouvement de grève le lendemain à 7h ; la direction, au courant de ce futur mouvement, décide d’un référendum le mercredi matin, ce que les salariés ont refusé. Non ! La loi El Komri, avant même son approbation à l’assemblé nationale, ne s’appliquera pas dans notre boîte !
La grève est lancée, aucun camion ne rentre ou ne sort, l’usine est bloquée. Dès le premier jour, le DS CGT, DSC CGT, et secrétaire du syndicat CGT sont menacés d’assignation au tribunal. La tension monte d’un cran.
Le jeudi 6 avril au soir, soit après 2 jours de grève, lors desquels 120 salariés environs se sont relayés jours et nuits, la direction abandonne son projet et fait sa dernière proposition : 28€ bruts pour les non-cadres et 0,2% pour les cadres.
En fin de journée, la CGT, en concertation avec les salariés grévistes décident ensemble d’arrêter le mouvement. Même si l’augmentation n’est pas des plus mirobolantes, il faut savoir apprécier la victoire. Le syndicat tiens à remercier les salariés pour le combat exemplaire qu’ils ont mené, ainsi que les structures CGT qui ont pu nous conseiller pendant ce conflit. Nous remercions également la fédération pour son aide, ainsi que Philippe Martinez qui à pu parler de nous sur BFM.