Vendredi 8 mars 2019, l’ensemble des salariés, employés, ouvriers, agents de maîtrise et cadres de Renault Retail Group France se sont regroupés à 12h devant tous les établissements sur appel unitaire des quatre Organisations Syndicales représentatives de l’entreprise. Rassemblements qui se sont poursuivis par des débrayages dans de nombreux établissements sur appel de la CGT.
Ce mouvement a été déclenché spontanément et unitairement pour donner suite à une décision de la direction générale de ne pas distribuer d’intéressement en 2019 suite aux très mauvais résultats financiers de l’entreprise en 2018. Ceci intervient en pleine négociations salaires annuelles, avec des augmentations générales proposées bien en deçà de ce qui était admissible après des années de disettes voire gel des salaires.
Renault Retail Group (RRG) est la filiale commerce et entretien automobile du groupe RENAULT. En 2018 le marché français s’est élevé à 2 512 112 immatriculations de véhicules neufs dont 514 993 RENAULT et 132 885 DACIA.
RRG avec 164 464 RENAULT et 33 054 DACIA est de loin le premier distributeur du Groupe RENAULT sur le marché Français, il représente 30% du volume des ventes. Les performances commerciales de RRG impactent donc fortement et directement la part de marché française du Groupe RENAULT ainsi que le volume de véhicules produits et facturés.
En se regroupant et menant l’action du 8 mars, les salariés des établissements RRG ont voulu dénoncer la gestion calamiteuse de M. Bouligny, (ex PDG) qui est à l’origine des résultats du groupe. En tant que filiale du Groupe RENAULT, le PDG de RRG prend directement ses ordres auprès des différentes directions du constructeur et principalement de la Direction Commerciale France (DCF).
A partir du deuxième semestre 2017 et, de façon plus marquée au dernier trimestre 2017, M. Bouligny a inculqué l’ordre de lancer des immatriculations de véhicules « tactiques » (ou techniques selon l’appellation RENAULT) à l’ensemble des établissements RRG. Cet ordre émanait directement de la DCF, et avait pour objet de maintenir la performance de part de marché de la marque RENAULT mise à mal. Et c’est ainsi que presque un tiers du volume de carte grises effectuées sur ce dernier trimestre concernait des véhicules « tactiques ».
Du jamais vu jusque-là.
Ces véhicules immatriculés sous différentes formes (véhicules de démonstration, essai ou location) sont facturés par le constructeur aux établissements et génère d’une part des agios financiers importants jusqu’à leur revente à client et d’autre part, des pertes colossales lors de ces reventes (délais allongés de revente). Cette situation a perduré jusqu’au remplacement de M. Bouligny par M. Baraille.
A de nombreuses reprises l’Administrateur CGT RRG ainsi que le Délégué Syndical Central CGT se sont insurgés officiellement contre cette pratique, mais en vain. Aujourd’hui, M. Baraille hérite d’une situation catastrophique.
La Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT – Services de l’Automobile, s’est déjà exprimée publiquement sur certaines pratiques nocives de M. Buros, Directeur Commercial France RENAULT.
Aussi, nous soutenons pleinement l’ensemble des salariés RRG dans leurs actions futures.
Ces salariés ont toujours œuvré quotidiennement pour le bien de l’entreprise et des constructeurs Renault/Dacia. Ils ne sont pas responsables de cette situation. Nous exigeons du premier responsable, la DCF RENAULT, que les résultats financiers RRG 2018 soient consolidés et que l’ensemble des salariés bénéficient du même niveau d’intéressement que les autres salariés du constructeur RENAULT. Sans ses réseaux de distribution, et plus particulièrement RRG, RENAULT n’est plus rien, n’existe plus.