Les discriminations, entre hommes et femmes, représentent un véritable gâchis humain, et constituent une injustice sociale profonde envers la moitié de la population. La discrimination sociale envers les femmes se présente sous différentes formes : violences conjugales et sexuelles, salaires, retraites ; des inégalités à tout âge : salaires plus bas, l’accès à la formation, au marché du travail et aux postes à haute responsabilité… La CGT considère que le progrès social passe par l’éradication des discriminations de genre.

Ecarts de salaires
L’écart des salaires entre les genres est un des indicateurs les plus utilisés. Dans les années 50, les femmes recevaient 66% du salaire des hommes. La part des femmes employées à temps plein, qui dépasse les 80% dans les années 90, permet une réduction constante de cet écart. Des années 70 aux années 80, le rythme de cette réduction a été spectaculaire. Bien que ce rythme ait ralenti depuis, les femmes recevaient 83% du salaire de leurs homologues masculins en 2013, ce qui représente une nette amélioration, quoiqu’encore insuffisante.
C’est l’amélioration du taux d’activité féminin qui a permis cette progression : en 2015, 68 % des femmes de 15 à 64 ans participaient en effet au marché du travail contre 76 % des hommes de la même tranche d’âge, tandis qu’en 1975, la différence de taux d’activité s’élevait à 31 points. La crise de 2008, en frappant plus durement des secteurs traditionnellement plus masculins (construction, industrie) a marqué une nouvelle réduction de cet écart. Néanmoins, les postes à responsabilité, mieux rémunérés, restent toujours majoritairement réservés aux hommes, bien que les femmes soient en moyenne plus diplômées que ceux-ci !
L’éducation et la formation professionnelle sont aussi des indicateurs importants de l’inégalité professionnelle. Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes emplois, ce qui explique une partie de la différence de salaire. En raison de la persistance de préjugés sur la nature soi-disant « féminine » ou « masculine » de certains métiers, les femmes sont orientées en effet vers des formations ouvrant sur des emplois moins rémunérateurs.

Un coût social et économique
Des études, menées ces dernières années, soulignent les effets négatifs de ces discriminations sur l’économie française : elles coûtent à la France 0,3 point de PIB par an.
La réduction des discriminations (origine et genre) ferait augmenter le PIB (Produit intérieur brut) de 6,9 %, soit près de 150 milliards d’euros, et les recettes publiques de plus de 2 % du PIB. La réduction des seules inégalités de genre augmenterait le PIB de 145 milliards, par la hausse de l’accès aux postes qualifiés et du taux d’emploi de la gente qui accroitrait d’autant la masse salariale. Et si on maintenait l’égalité professionnelle sur vingt ans, la convergence vers la moyenne nationale de la durée hebdomadaire de travail et le taux d’emploi des femmes permettrait d’augmenter le PIB d’encore 250 milliards d’euros.