Le 13 avril dernier, les Etats-Unis ont largué en Afghanistan la plus puissante des bombes non nucléaire surnommée improprement la « mère des bombes ». Depuis son élection, le « va-t-en guerre » Trump montre ses muscles et exige l’augmentation de la contribution financière (2% du PIB) des membres pour augmenter l’armement de la belliciste OTAN…

L’escalade guerrière
En France, après les multiples interventions extérieures sous Sarkozy, l’ancien Président François Hollande, après les odieux attentats perpétués sur le sol français, a déclaré notre pays en état de guerre avec pour corolaire, l’état d’urgence permanent. Nous sommes sur une planète où les puissants entretiennent quotidiennement les feux de la guerre pour préserver leur pouvoir et gonfler les profits des marchands de canons.
Depuis 2001, toutes les interventions militaires, au nom de la guerre au terrorisme n’ont rien réglé. Elles ont surtout plongé des peuples entiers dans la misère les obligeant à fuir leur pays. Ces logiques déstabilisent le monde nourrissant le racisme, le repli sur soi et, au bout du bout, le terrorisme lui-même.
La bataille pour la paix
La bataille pour la Paix et le désarmement est malheureusement plus que jamais nécessaire ! Il n’y a aucune fatalité dans la multiplication des conflits, c’est seulement la résultante d’une conception de la société fondée sur la mise en concurrence, la domination, la servitude des uns pour assurer le pouvoir des plus riches.
La bataille permanente pour la Paix et le désarmement jalonne, non seulement, l’histoire et les luttes de la CGT, mais surtout elle fait partie de nos valeurs fondatrices*. Ce n’est pas un hasard. La guerre, que porte en lui le capitalisme comme une des solutions à ses crises, est synonyme de catastrophe humanitaire. Porteuse de misère et de destruction massive, ses victimes sont toujours les travailleurs et les familles les plus modestes.

Pas de progrès social sans Paix
Il ne peut y avoir de progrès social dans un pays en guerre, aussi, nos repères revendicatifs proposent le droit pour tout être humain à la paix et à la sécurité. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre, mais le principe de rapports humains fondés sur la libre coopération de tous pour le bien commun. Une paix durable est une condition préalable à l’exercice de tous les droits et devoirs de l’être humain.

Paix et désarmement
Agir pour la paix, pour le progrès social est indissociable de la lutte pour le désarment. Or, les dépenses militaires ne cessent d’augmenter. Dans cette course folle, la France est dans le top trois des vendeurs d’armes au monde largement devant la Russie. Des ventes d’armes que négocient nos ministres de la défense au profit de quelques grands groupes avec l’Arabie Saoudite ou le Qatar qui alimentent sans vergogne les factions terroristes. Mais comment ne pas s’interroger sur l’absurdité de cette course à l’armement (le budget a doublé en 10 ans), alors qu’il faudrait seulement consacrer 270 milliards de dollars par an pendant les 15 prochaines années pour éradiquer la faim dans le monde ?
Comment ne pas rêver à un monde où ces milliards seraient consacrés à la satisfaction des besoins humains, à la santé, à l’éducation, au logement, au progrès social ou encore au développement durable…

Les armes ne sont pas une marchandise
Dans la métallurgie, la question de la production et de la commercialisation des armes nous percute puisque des milliers d’emplois sont directement liés à cette activité industrielle. Mais peut-on se satisfaire de la vente d’armement au fait qu’il génère du travail ? L’emploi doit-il dépasser toute autre considération comme celle de la paix ou le progrès social ? Y a-t-il des critères acceptables pour les ventes d’armes ?
Pour la CGT, les armes doivent-elles être considérées comme une marchandise ? Néanmoins, la défense et la sécurité du pays sont des conditions indissociables pour répondre aux revendications et aller vers le progrès et la démocratie. C’est pourquoi la conception, la production des armes doivent être sous la tutelle intégrale de la Nation et de ses représentants.

Les repères CGT  pour un monde de paix

Ces repères pour un monde de paix sont nos combats pour la justice sociale, la fraternité et la solidarité entre les peuples. Ce sont eux qui feront reculer les guerres, le terrorisme, l’obscurantisme, le racisme… Dans ce combat, nous sommes porteurs de revendications pour le droit à la paix. Ainsi, la CGT appelle à « agir en faveur d’un désarmement maitrisé et réglementé de tous les types d’armes et en premier lieu au désarmement nucléaire ( y compris unilatéral). Ceci dans une démarche volontariste de reconquête des missions de l’État favorisant le désarmement et la diversification des activités et savoir-faire vers le civil. » La CGT exige également la dissolution de l’OTAN et dans un premier temps au retrait immédiat de la France de ce bras armé de l’idéologie ultralibérale. Il s’agit aussi de s’opposer à toute privatisation de la guerre au travers des sociétés militaires privées. Une reforme profonde de l’ONU est également nécessaire, en particulier du Conseil de Sécurité qui doit s’élargir à l’Afrique, l’Asie et à l’Amérique du Sud. Enfin, dans ses repères, la CGT revendique la maîtrise des industries d’armement au travers d’un pôle public national de défense et d’une politique de défense commune en Europe basée sur l’indépendance et la coopération des états membres.


*Extrait du préambule des statuts de la confédération CGT ; « elle agit pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes, les libertés et les droits syndicaux, le plein exercice de la citoyenneté, la défense de l’environnement, pour la paix et le désarmement, pour les droits de l’homme et le rapprochement des peuples ». Article premier « elle milite en faveur des droits de l’homme et de la paix »


Pensez la Paix

La paix et le désarmement sont les grands absents des élections présidentielles et législatives, sauf pour réitérer notre appartenance à L’OTAN et la nécessité pour nos candidats de passer le budget de la défense de 1,7 à 2 % du PIB, comme le préconise l’OTAN.
Aucune des interventions militaires engagées par les pays occidentaux, depuis la chute du mur de Berlin, n’ont apporté la paix. Au contraire, elles ont mis à feu et à sang, la planète. Preuve est faite que la guerre n’est pas la solution. Elle engendre pour les peuples qui la subissent, morts, destructions massives, injustice, humiliation, chaos et nourrit une désespérance, pain bénit pour le terrorisme djiadiste !
La diplomatie doit primer, car l’humanité fait face à des enjeux considérables pour sa survie. Les budgets militaires ont doublé au niveau mondial en 15 ans. Dans le même temps, les membres permanents du conseil de sécurité sont les principaux producteurs et contrôleurs du commerce des armes, devenu en France, un argument économique !
La France doit promouvoir une véritable politique de paix, axée sur la résolution des conflits, prendre des initiatives à l’ONU pour un processus de désarmement en participant à la conférence pour un traité d’interdiction de l’arme nucléaire ! Au contraire, elle prévoit un doublement des crédits de la force de frappe pour sa modernisation d’ici 5 ans.
La sécurité humaine passe par la mise en œuvre des 8 axes de la culture de la Paix avec le programme des Nations-Unies avec la COP 21 et les 17 Objectifs 2030 du Développement Durable.
Le 23 septembre, soyons tous avec Le Mouvement de la Paix et ses partenaires, pour la journée mondiale de la Paix partout en France, «En marche pour la Paix».
Gérard Halie, Co-secrétaire National du Mouvement de la Paix


Travailler dans l’industrie de l’armement

« La CGT est pour la paix et le désarmement », tel était le titre du communiqué de la CGT du 14 avril 2017. Pour autant comment cela se traduit-il pour les 165 000 salariés des entreprises produisant de l’armement et comment cela se traduit-il pour les syndicats CGT des entreprises concernées ?

Les salariés sont victimes de stratégies d’entreprise qui ne jurent que par l’exportation d’armement pour assurer un niveau élevé de chiffre d’affaires et un haut niveau de rentabilité.
Le dilemme est clair : vendre n’importe quoi à n’importe qui ou perdre son emploi.
Ces stratégies s’accompagnent souvent de transferts de technologie en direction des pays acheteurs qui ont eux-mêmes un effet destructeur sur l’emploi et qui tendent à faire émerger de nouveaux acteurs sur le marché des équipements de défense.
Les stratégies de spécialisation des sites au niveau international et particulièrement au niveau européen conduisent aussi à un recul de l’emploi national et à une intégration dans ensemble économique internationalisé et financiarisé.

Tout cela se fait aux dépens de la production sur le territoire national, seule réellement à même de garantir la souveraineté de la nation dans ses choix diplomatiques. Depuis la fin des années 80, l’État Français s’emploie à privatiser largement les industries de défense, encourage les exportations à tout-va, en utilisant l’armée française et les ministres en charge de la Défense comme VRP de l’industrie de l’armement.

La CGT propose de constituer un pôle public national de défense, visant à maintenir un contrôle public sur les industries d’armement par le contrôle des commandes publiques et une préférence nationale affirmée, tels que le prévoient les traités européens depuis le Traité de Rome.

La CGT appelle à une défense du territoire national, à une limitation très stricte du commerce des armes sous contrôle du Parlement qui doit débattre des choix des bénéficiaires des exportations et doit contrôler la bonne application des accords dont la France est signataire, par exemple le Traité de non-prolifération nucléaire ou le traité sur le commerce des armes en vigueur depuis décembre 2014.
Ce dernier traité prévoit qu’avant toute vente d’armes, le gouvernement du pays fournisseur évalue les risques liés à ce transfert, au regard de critères bien précis, notamment pour déterminer si ces armes sont susceptibles d’être utilisées de manière abusive pour perpétrer des violations des droits humains ou des crimes de guerre. S’il y a un risque sérieux, la transaction ne pourra pas être autorisée par le pays fournisseur.
Enfin, la CGT demande que les compétences immenses de nos bureaux d’études, de nos ateliers de fabrication ou de maintenance s’orientent vers la diversification dans l’usage de nos technologies vers des applications civiles, vers le soutien à la reconquête industrielle, vers une économie circulaire allant de la réparation à la déconstruction des équipements de défense.

Le travail de fond de nos militants et de nos adhérents doit peser sur les stratégies d’entreprise et sur les politiques gouvernementales, sans aucune culpabilisation des salariés embarqués aujourd’hui dans des stratégies de tout export. La CGT réaffirme partout et en tout temps son engagement pour la Paix, le progrès social et la vie.

Eric Brune, CGT travailleurs de l’Etat


La CGT et la paix en 6 dates
– Guerre à la guerre ! Mais ce mot d’ordre ne résiste pas au début des hostilités en juillet 1914. Seuls quelques dirigeants, comme Alphonse Merrheim, secrétaire général de la Fédération des métaux, refusent l’Union sacrée et défendent une position pacifiste.
– La guerre du Rif, opposant France et Espagne dans la conquête du Maroc (1921-1926), est combattue par les syndicalistes communistes. Le 12 octobre 1925, une manifestation monstre rassembla près de 400 000 personnes.
– En octobre 1936, les Brigades Internationales virent le jour pour soutenir militairement les Républicains espagnols aux prises avec le coup d’Etat du général Franco. Près de 35 000 volontaires, dont de nombreux syndiqués y participèrent, tandis que la CGT organisait l’aide matérielle.
– La « sale guerre » d’Indochine (1946-1954) est un temps fort de la lutte pour la paix. Plusieurs syndicats imposent
l’abandon des commandes militaires, comme à la CIMT à Marly-les-Valenciennes. Cet engagement se prolongea pour la guerre du Vietnam (1963-1975), avec la participation, par exemple, à l’opération « Un Bateau pour le Vietnam » en 1968, destinée à acheminer du matériel.

– Pour imposer la paix en Algérie, la CGT multiplie les manifestations. L’une d’elle, le 8 février 1962, se solda par la mort de huit syndiqués CGT. Le 13 février, des centaines de milliers de personnes leur rendirent hommage.
– Le 12 janvier 1991, la manifestation organisée par l’Appel des 75 contre la guerre en Irak est un succès : 200 000 manifestants à Paris, un demi-million en France. Mais ces actions unitaires n’ont pas empêché la guerre : 88 000 tonnes de bombes furent déversées sur le pays en 43 jours.