Elie Salesse est né le 1er août 1941 à Ydes, une petite ville d’un bassin charbonnier du Cantal, avant que ses parents ne déménagent à Riom (Puy-de-Dôme). À quatorze ans, il entre comme apprenti ajusteur à la Compagnie de signaux et d’entreprises électriques (CSEE) à Riom, une entreprise de construction mécanique et électrique spécialisée dans la signalisation ferroviaire, les systèmes de téléphonie et certains systèmes de défense, dont la création remonte à 1898. Son certificat d’aptitude professionnelle en poche, il est embauché comme ajusteur – ouvrier professionnel (OP 3) – dans cette même entreprise et adhère à la CGT en 1957.
En 1961, il est appelé pour effectuer son service militaire. À l’instar de nombreux jeunes de sa génération, il est envoyé en Algérie pour une période de 24 mois. À son retour à la vie civile, il retrouve son emploi à la CSEE.
Collecteur de La Vie ouvrière à partir de 1965, il est élu délégué du personnel après les grèves de mai-juin 1968 et s’investit tout naturellement dans l’Union locale CGT de Riom. En 1971, il est trésorier du syndicat CGT ouvrier de la CSEE, avant d’être élu, en 1974, à la direction du syndicat, puis en 1976 à la commission exécutive de l’Union départementale CGT du Puy-de-Dôme.
Au congrès de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie en 1976, il est élu au comité exécutif fédéral (CEF). Deux ans plus tard, il participe à la création de l’Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie (USTM) du Puy-de-Dôme, dont il est l’un des secrétaires, tandis qu’il intègre le secrétariat de l’Union départementale, en tant que responsable du suivi des comités d’entreprise. Avec opiniâtreté, il organise de nombreux stages de formation en direction des élus et participe à la création, sur le territoire, de l’ARDESSICA, une association au service des comités d’entreprise dont il a été membre du conseil d’administration.
Entre 1982 et 1984, il est secrétaire général de l’USTM, et suit, à ce titre, la longue lutte des « dudus », les salariés de l’entreprise Ducellier qui luttent pour la défense de leur outil de travail. Il quitte son mandat au comité exécutif fédéral lors du 32e congrès fédéral, à Marseille en 1986. En 1988, il est toujours membre du bureau de l’Union départementale ainsi que du bureau du syndicat CSEE, entreprise dans laquelle il est représentant syndical au comité d’entreprise et délégué syndical central. Au début des années 1990, Elie Salesse se porte volontaire pour prendre la place d’un militant plus jeune, à l’occasion d’un plan de licenciement frappant la CSEE.
Il représente la CGT dans de nombreuses instances, comme au Comité économique, social et environnemental régional (CESER) d’Auvergne entre 1995 et 2001, au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Riom, au conseil d’administration du collège Gilbert Romme comme représentant des salariés, au comité de défense de la gare de Riom ou encore au comité de l’emploi pour la surveillance du développement des Signaux.
Après quatre années de chômage, il accède à la retraite. Il ne cesse pas pour autant de militer, tant sur le plan syndical que politique. Incontournable animateur des permanences de l’Union locale de Riom, il participe activement à l’activité des retraités dans son département, ainsi qu’à la popularisation de l’histoire sociale, en accueillant par exemple Bernard Lamirand à l’occasion d’un débat organisé en juillet 2013 sur Ambroise Croizat. Il comptait parmi les fondateurs de l’Institut CGT d’histoire sociale du Puy-de-Dôme et était adhérent depuis de nombreuses années à l’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie.
Il nous a quittés le 21 octobre 2019 des suites d’une longue maladie.