Communiqué de presse EADS
La CGT émet les plus vives inquiétudes sur cette transformation de l’un des fleurons de l’industrie européenne. Et, les déclarations à la presse ou le courrier adressé aux salariés du groupe par le PDG, Tom Enders, n’ont rien de rassurant. Bien au contraire.
D’après lui, l’augmentation du capital flottant à plus de 70% serait un gage pour accéder au marché des capitaux. EADS possède une trésorerie de plus de 12 Milliards d’€. Le groupe était donc à l’abri de recherche de financements. Par contre, l’arrivée de spéculateurs de tous poils dans le capital aura des conséquences préjudiciables pour les décisions du groupe. La recherche du profit, à court terme, est incompatible avec une industrie où les retours sur investissements sont très longs.
L’industrie de l’aéronautique, du spatial et de la défense s’est construite par des volontés politiques très fortes. Cette volonté, soutenue par les peuples, a permis de lancer et financer de grands projets ambitieux comme Airbus ou Ariane. Cette visée de progrès et d’innovations risque bien d’être mise à mal par l’appétit des spéculateurs avides de profits à courts termes.
La CGT déplore donc que la puissance publique française soit en retrait dans la gestion d’un groupe et d’un secteur structurant pour l’industrie nationale et européenne. La CGT le regrette d’autant plus que les décisions du gouvernement français ont été prises dans la plus grande opacité, sans débat public, sans même une consultation de la représentation nationale.
La filière aéronautique et spatiale, avec sa composante de défense, constitue un atout essentiel pour les états européens. « Le marché » s’emparant de ce pan de l’industrie, l’indépendance stratégique de l’Europe en prend un sacré coup.
La CGT dénonce le rachat d’actions EADS par le groupe lui-même. On parle ici de 3 Milliards d’€. Lagardère se frotte les mains. Tom Enders trouve normal de « restituer un surplus de cash » aux propriétaires du groupe. La CGT, au contraire, pense que cet argent, fruit du travail des salariés, aurait été bien plus profitable si on l’utilisait pour le financement de grands projets novateurs, pour l’amélioration des conditions sociales, pour l’assouplissement des contraintes que le groupe fait supporter à toute la chaine de sous-traitance.