Les militants retraité(e)s CGT de la région AURA, réunis le 7 mars, constatent une colère forte chez les retraité(e)s et les actifs de la métallurgie et des différentes professions. Depuis deux ans, au travers de leurs luttes, ils expriment des revendications répondant à leurs besoins et à ceux du pays. Il en est ainsi des mouvements sociaux contre les lois travail El Khomri et Macron – contre la réforme ferroviaire – dans l’énergie – avec les avocats pour le droit à la justice – avec les jeunes contre ParcourSup – avec les retraité(e)s contre la CSG et pour l’augmentation des pensions – avec les personnels hospitaliers et des EHPAD – avec les salariés des services publics et les agents de la fonction publique – avec les femmes pour l’égalité et le respect – depuis 16 semaines avec la mobilisation des gilets jaunes pour la justice fiscale et sociale et pour la démocratie – avec les salariés dans de multiples entreprises contre la casse de nos industries, de l’emploi et sa précarisation, pour l’augmentation des salaires et le respect des libertés.
Après avoir refusé d’entendre ces multiples cris de colère qui montent des entreprises, des quartiers des villes et des villages, et face à la situation sociale intenable qu’ils ont créée, le Président de la République et le gouvernement ont dû ouvrir le Grand Débat National mais aussitôt en évacuant les sujets qui seraient à même de changer le cap de leur politique malfaisante qu’ils continuent, avec cynisme, à mettre en œuvre avec une violence inouïe à l’encontre de ceux qui protestent, agissent et manifestent. Le gouvernement a affirmé qu’à l’issue du débat public, il prendrait en considération l’expression des citoyens et proposerait des nouvelles mesures sociales, économiques et démocratiques. Cependant, rien ne garantit des décisions fidèles aux demandes exprimées. Les retraité(e)s échaudé(e)s par les engagements non tenus et considérés à tort comme des privilégiés ne sont pas dupes de la supercherie de Macron. C’est pourquoi, ils considèrent important de poursuivre et d’amplifier les mobilisations unitaires dans les entreprises et dans les localités.
Ainsi, les retraité(e)s CGT de la métallurgie de la Région AURA appellent l’ensemble des retraité(e)s à participer activement à la journée d’action unitaire du 19 mars prochain en étant présents en nombre dans les manifestations interprofessionnelles qui auront lieu dans les départements. Dans le même esprit, elles et ils participeront à la nouvelle action nationale des 9 organisations syndicales et associations de retraité(e)s du 11 avril. Le 19 mars et le 11 avril, elles et ils agiront pour leurs exigences communes de vivre dignement leur retraite, d’être entendus et reconnus, de voir l’avenir des générations futures être assuré, de voir augmentés les salaires, les pensions et prestations sociales, et pour une autre répartition des richesses et pour plus de justice fiscale. Ils exigeront un statut pour les 16 millions de retraité(e)s, garantissant des droits collectifs car les retraité(e)s restent des salariés dispensés d’activité mais utiles à toute la société dans de nombreux domaines. Ils exigent la garantie de l’accès aux soins pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale financée par les cotisations sociales.
Les retraité(e)s de la métallurgie de la région AURA exigent :
- L’annulation de la hausse de la CSG pour tous les retraité(e)s, la revalorisation des pensions du régime général et des retraites complémentaires.
- Un rattrapage immédiat de 300 euros par mois pour tous les retraité(e)s afin de compenser la perte du pouvoir d’achat depuis 2008. (Différents prélèvements et gel des pensions)
- La revalorisation des retraites au 1er janvier 2019 et leur indexation sur l’évolution du salaire moyen.
- Une retraite minimum qui soit égale au Smic revalorisé.
- Une politique volontariste d’égalité salariale femmes/hommes, améliorant la retraite des femmes et augmentant les ressources des régimes.
- La restauration de l’Assurance Maladie, la suppression des dépassements d’honoraires.
- L’abrogation des mesures fiscales s’attaquant au pouvoir d’achat des retraité(e)s, avec le rétablissement de la demi-part pour les veuves et veufs et l’annulation de la fiscalisation de la majoration de pension des retraité(e)s ayant eu au moins trois enfants.
- L’instauration d’une loi prenant en charge l’autonomie financée par la cotisation sociale dans le cadre de la Sécurité Sociale et l’attribution de moyens humains et financiers pour la dépendance des personnes âgées notamment en EHPAD.
- Les moyens humains et financiers pour des services publics de qualité et de proximité, répondants aux besoins des populations notamment des retraité(e)s, l’amélioration et le développement de tous les transports publics avec une priorité pour le fret ferroviaire, la desserte des déserts ruraux, la complémentarité des modes de déplacement et la gratuité des transports, la renationalisation des autoroutes.
Il est possible de satisfaire ces exigences, l’argent existe dans les entreprises et le pays. Il est donné sans contre partie aux entreprises, aux banques (intérêts de la dette) et aux plus riches ! L’argent doit être utilisé autrement dans les entreprises et au niveau de l’Etat pour une autre politique sociale et fiscale avec les réformes suivantes :
- S’attaquer au déficit public qui provient notamment des 20 milliards de dettes patronales, des 100 milliards de fraudes fiscales, des 200 milliards chaque année d’exonérations sociales et fiscales diverses aux entreprises, sans effet sur l’emploi et dans l’immédiat remettre en place l’ISF.
- Revoir les niches fiscales qui bénéficient aux plus riches pour orienter les aides vers une réelle utilité sociale, économique, environnementale.
- En 2019 le CICE aura disparu, transformé en baisse pérenne de cotisations sociales pour les entreprises, avec toutes les conséquences destructrices pour la Sécurité Sociale. Ce dispositif aura alors ponctionné les finances publiques de près de 100 milliards depuis sa création sans effet réel sur l’emploi. Nous demandons sa suppression.
- Il faut instaurer le prélèvement à la source des grandes entreprises (plus de 500 salariés) afin qu’elles ne puissent transférer leurs bénéfices vers des paradis fiscaux.
- L’augmentation de la cotisation sociale patronale pour le financement de la santé et des EHPAD où des milliers d’emplois manquent pour faire face aux besoins de santé, assurer la sécurité sanitaire des patients et soulager les personnels.
Telles sont les mesures essentielles que doivent prendre Emmanuel Macron et le gouvernement pour mettre la France sur le bon cap, la redresser, la développer et retrouver une situation sociale apaisée. C’est ce que porteront les retraité(e)s le mardi 19 mars et le 11 avril. Le 19 mars des manifestations auront lieu dans tout le pays à l’appel des organisations syndicales et de jeunesse CGT, FO, Solidaires, UNEF, UNL, UNL SD. Le 11 avril des manifestations auront lieu dans tout le pays à l’appel des 9 organisations de retraité(e)s. Plus que jamais la vie fait la démonstration que pour se défendre efficacement et pour gagner, il ne faut pas être isolé, qu’il faut s’organiser pour agir et se rassembler ! C’est pourquoi, nous, militants retraité(e)s de la métallurgie CGT appelons les retraité(e)s de la métallurgie à se syndiquer à la CGT.