IndustriAll Global Union a organisé, les 19 et 20 avril derniers, une conférence mondiale à Genève en Suisse, sur le thème des ingénieurs, cadres et techniciens. Parmi les participants, on a relevé la présence de nombreux syndicats généraux ainsi que catégoriels provenant aussi bien d’Australie, du Brésil, du Ghana, d’Afrique du Sud, du Japon, de Finlande, etc. Notre fédération était représentée par son UFICT.

Qu’est-ce qu’un col blanc ?
De nombreux débats ont abordé cette question. Cette appellation est couramment utilisée par les syndicats des pays du nord de l’Europe, qui parlent également des « non manual worker », soit les salariés non manuels.
Certaines organisations différencient les cols blancs des cols bleus en se fondant sur la catégorie professionnelle, tandis que d’autres préfèrent distinguer selon les types de métiers ou les lieux de travail (bureau, usine). La définition CGT, en prenant en compte la place du salarié dans le processus de travail comme référence, se distingue des autres approches syndicales. En revanche, les difficultés autour de la syndicalisation des ICT sont réelles partout, quel que soit le continent.

Quelles démarches syndicales ?
Les nouvelles formes de travail, telles que l’uberisation et le « crowd working / crowd sourcing » (travail de masse ou travail en plateformes internet comme Upwork ou Amazon Mechanical Turk), aboutissent à faire réaliser des tâches sans cadre légal. Elles doivent être prises en compte dans notre façon d’appréhender notre périmètre syndical, tout comme les situations de ces nouveaux travailleurs indépendants. Les analyses faites par la CGT sur l’évolution de l’industrie sont partagées par un grand nombre de syndicats participant à cette conférence. Afin que les progrès technologiques servent l’humain et ne soient pas uniquement utilisés par les entreprises à des fins de productivité, le constat est unanime : les salariés doivent s’emparer de ces évolutions.

Deux cas concrets
L’organisation industrielle de la filière électronique en Asie, telle qu’elle nous a été présentée, met en évidence le fait que les groupes ayant mis en place une externalisation de leur production en ne maintenant en leur sein que les services de recherche, développement et ingénierie, ont obtenu les meilleurs taux de profitabilité au prix d’une dégradation des conditions de vie et de ressources des salariés.
Le second exemple, sur la lutte des salariés de l’entreprise Fujitsu en Grande-Bretagne contre les suppressions de postes, le respect du droit syndical et le maintien des pensions de retraite a été l’occasion, pour les délégués présents, de voter une motion de soutien.
Les débats et témoignages marquants seront utilisés pour établir un plan d’actions stratégiques destiné à tous les syndicats d’IndustriAll. Notre participation à cette conférence aura permis d’enrichir notre culture syndicale, par la prise en compte d’un syndicalisme répondant à des réalités parfois éloignées des nôtres, mais qui résonnent dans notre quotidien de militant.