Voici la seconde fois que l’on mesure la représentativité syndicale nationale selon les critères définis par la loi de rénovation de la démocratie sociale du 20 août 2008. Pour rappel, cette représentativité se mesure à partir des résultats électoraux des organisations syndicales ayant recueilli au moins 8 % des suffrages au premier tour des dernières élections des titulaires au CE ou DUP ou à défaut des DP.
Cette représentativité, au-delà d’indiquer le poids relatif national des organisations syndicales au niveau interprofessionnel ou d’une branche, qualifie celles qui seront en capacité de négocier un accord (atteindre au moins 8 %), ainsi que la validité d’un accord signé (par au moins 50 % de représentativité). Devant la multiplication d’accords signés par des organisations syndicales sans réelle représentativité, la CGT a soutenu ce type de conditions.
Nous sommes donc au terme du cycle des élections qui permet la mesure de cette représentativité nationale. C’est avec grand bruit que les médias ont annoncé le passage de la CGT en seconde position dans le secteur privé avec 24,86 %. Bien évidemment leur bienveillance à notre égard les fait moins éloquents sur le maintien de la CGT comme première organisation pour l’ensemble des salariés en France avec 24,27 %.

Dans la métallurgie
La CGT se voit confirmer sa première place avec 28,94 %. Ce résultat est une donnée majeure, notamment dans le contexte de la renégociation du champ conventionnel dans la branche et des velléités du patronat à tout remettre en cause en s’appuyant sur les nouvelles dispositions des dernières lois (Macron, Rebsamen, El Khomri). La CGT est une force incontournable qui pèse d’ores et déjà dans ces négociations.
Pour autant, nous ne pouvons nous satisfaire de l’ensemble de ces résultats, car ils sont marqués par un tassement de notre influence. Ils nous incitent à réfléchir et à agir pour gagner un syndicalisme de transformation sociale efficace face à la situation présente et aux défis qui nous attendent. En effet, à l’heure où cet article est écrit, nous sommes au lendemain du premier tour des élections présidentielles. Et s’il ne fait aucun doute que la CGT est résolument engagée contre le Front National, la perspective d’un programme politique tel que celui défendu par E. Macron nourrit toutes nos inquiétudes. Il va s’en dire que cette année le 1er mai résonnera certainement pour soutenir des exigences sociales, de fraternité et de paix.
C’est tout l’enjeu de notre 41e congrès actuellement en phase de préparation. Le projet de document d’orientation fixe d’ailleurs plusieurs axes qui ont pour objet de conforter un syndicalisme revendicatif qui pèse davantage dans nos entreprises, dans la branche mais également d’un point de vue interprofessionnel dans les territoires et le pays.

Des défis à relever
Dans une branche professionnelle confrontée à une décroissance de ses effectifs, à une montée en puissance des ICT, à un essaimage de ses activités et à une précarisation des emplois, nous devons mieux coller à ces réalités pour mieux répondre aux exigences de progrès social.
Cela impose des mesures pour améliorer notre qualité d’organisation et de vie syndicale. Ainsi, comment le syndicat, avec tous ses syndiqués, construit davantage les revendications avec les salariés eux-mêmes ? Comment parvenons-nous à toucher davantage le personnel dans les bureaux, les ingénieurs, les cadres et les techniciens ? Comment prenons-nous mieux en compte les conditions sociales et de travail des femmes ? Comment nous adressons-nous à l’ensemble des salariés de la communauté de travail (intérimaires, prestataires, sous-traitants) ?
Enfin vient comme nouvel enjeu la question d’un déploiement vers les déserts CGT dans les entreprises.
Mais, d’ores et déjà, nous devons gagner tous les syndicats CGT de la métallurgie à la réussite de la semaine d’actions du 5 au 10 juin, avec comme outil revendicatif et de contact, la pétition fédérale qui reprend notre revendication de Convention Collective Nationale pour tous les métallurgistes.