Né en 1887 au cœur du bassin minier, Célestin Leduc, élu socialiste en 1919, puis membre du PCF, sera secrétaire du syndicat CGT des métaux de Douai de 1922 à 1935 ainsi que conseiller prud’hommes.
Militant actif pour ne pas dire acharné, blacklisté par le patronat dès les années trente, il participera activement à la préparation de la grande grève patriotique des mineurs.
C’est le 15 mai 1941, que cette immense secousse ébranlera la terre du Nord : 100 000 mineurs en grève, en pleine occupation, bravant toutes les menaces et les violences. C’est un mouvement de masse unique, par son ampleur et ses répercussions, dans l’Europe occupée. Avant tout revendicative et alimentaire, durement réprimée, elle fera germer un autre combat. À Bruay, le 8 juin, un émissaire demande aux mineurs : « Vous avez satisfaction sur le pain, la saucisse, le savon, que voulez-vous de plus ? » Un ouvrier répond : « Nous voulons des fusils ! »
Arrêté chez lui, dans cet estaminet aujourd’hui musée, en septembre 1941, Célestin sera interné comme otage et fusillé avec 35 de ses camarades le 14 avril 1942.
Sa famille apprendra son exécution par une affiche immonde placardée, de nuit, sur le mur de la maison et son corps, jeté dans une fosse commune, ne sera identifié que deux ans plus tard.
En novembre 1944, plusieurs milliers de personnes viendront rendre hommage, sur la place devant la mairie, par des funérailles officielles, à Célestin Leduc et ses camarades.
2016 | 10 €