Voici huit mois, l’offre de reprise de F. Supplisson concernant Ascométal était retenue, assortie d’engagements forts, pour donner naissance à Asco Industries.
Le 6 février dernier, c’est par les médias que les salariés et leurs représentants ont appris la décision du nouveau groupe de fermer le site du Cheylas, ainsi que son projet de vente des centrales hydroélectriques que détient le groupe, alors même que les élus se rendaient à Paris pour assister à une réunion de CCE extraordinaire dont l’ordre du jour n’en faisait pas référence.
Une conception du dialogue social dont chacun pourra juger.
La direction argumente une chute du marché des ressorts hélicoïdaux pour justifier son opération. La CGT du site du Cheylas pointe un désengagement volontaire de la précédente direction sur ses activités, ainsi qu’une désorganisation toute récente des équipes commerciales. Notons que cette fermeture amputerait de fait une partie de la production du site de Fos sur mer, destinée aux lignes du Cheylas.
En mai 2014, F. Supplisson et son équipe ont pris des engagements concrets en termes de maintien des capacités industrielles et des compétences, ainsi qu’un certain niveau d’investissements pour relancer nos aciers spéciaux. Engagements pris auprès des salariés, du tribunal de commerce de Nanterre et du gouvernement, Arnaud Montebourg à l’époque.
Parmi eux, aucun plan social dans les premiers 24 mois : un PSE ne peut donc être à l’ordre du jour au Cheylas !
A la suite de ces annonces, la CGT du groupe a obtenu expressément, ce jeudi 12 février à Bercy, une réunion de suivi des engagements du groupe avec le gouvernement qui a accompagné financièrement la reprise, via un prêt de 35 millions d’euros du Fond de Développement Économique et Social (FDES) dans la constitution du Capital d’Asco Industries.
Au cours de cette réunion, la CGT demandera par ailleurs la mise en œuvre d’un engagement du ministère en mai dernier, de faciliter un apport financier public ou privé complémentaire en échange de droits de gouvernance additionnels de l’État au sein du groupe, allant jusqu’au droit de veto sur la cession d’actifs.
Nous considérons que cette réunion revêt une importance toute particulière au vu du dérapage lié à cette annonce. Parmi les recommandations de la commission d’enquête parlementaire établies en juillet 2013 sur la préservation de la filière Acier, stratégique pour notre industrie, figurent en effet l’intervention de l’État dans la gouvernance des groupes et des contreparties claires en retour aux aides publiques.
Pour la CGT, il y a lieu de bloquer immédiatement ces décisions de la direction d’Asco Industries et d’exiger le respect des engagements. C’est précisément ce qui est attendu ce jeudi du gouvernement.