Mercredi 10 janvier 2017, le PDG du groupe AIRBUS a rencontré les organisations syndicales CGC, FO, CFTC et CFDT pour discuter des conséquences du plan d’économie. La CGT n’avait pas été invitée à cette réunion informelle. La direction reproche au syndicat CGT d’avoir organisé et soutenu le mouvement de protestation des salariés sur le site de Suresnes le 15 décembre 2016 ! Pour la CGT Airbus, cette stratégie de la direction souligne son refus d’entendre l’incompréhension et la colère des salariés.
Dans un communiqué, le syndicat précise que » cette mesquinerie n’amoindrira pas la détermination de la CGT à prendre ses responsabilités pour lutter contre les suppressions d’emplois ou les fermetures d’établissement dans les entreprises du groupe. Dans toutes les instances légales de représentation du personnel, les représentants CGT porteront l’intérêt collectif des salariés. Mais soyons réalistes, cela ne sera pas suffisant. Pour faire reculer une direction obnubilée par la satisfaction des actionnaires, les mobilisations de salariés seront nécessaires. Les destructions d’emplois dans de nombreuses entreprises du groupe, la fermeture de Suresnes sont uniquement justifiées par la volonté de faire de nouvelles économies. En 2015, le travail des salariés a permis de dégager un bénéfice net de 2,7 milliards d’euros. Plutôt que l’investissement productif, la direction a fait le choix de distribuer un milliard aux actionnaires sous forme de dividende, un autre milliard a été utilisé pour racheter et détruire des actions du groupe pour faire monter le cours de bourse.«
Pour la CGT, « Les plans d’économies dans le groupe AIRBUS sont économiquement injustifiables, industriellement dangereux, socialement inacceptables. » C’est pourquoi, le syndicat est force de propositions et « agira pour une reconquête sociale avec une visée industrielle ». « La fermeture du site de Suresnes et le démantèlement de la R&D sont le symbole d’une direction qui se contente de vivre sur l’acquis. Les enjeux environnementaux, les besoins sociaux devraient au contraire pousser le groupe à investir dans l’innovation et la recherche. Il est urgent de lancer de nouveaux projets notamment dans l’aviation civile pour garder notre avance technique et commerciale. C’est fondamental pour la pérennité du Groupe.«
C’est pourquoi, les destructions d’emplois envisagées ne feront que dégrader les conditions de travail avec malheureusement des répercussions sur la santé des salariés. Pour la CGT, il faut, au contraire, créer des emplois pour assurer la vente et la production des produits dans de bonnes conditions et éradiquer la précarité (intérim, sous-traitance in situ…) ;
« Notre groupe est un pilier essentiel de l’économie française et européenne. Ce fleuron industriel à vocation stratégique a été construit par des décisions politiques dans les années 70. Il est de notre devoir de le défendre. »