En 2015, les négociations AGIRC-ARRCO entre les organisations patronales et syndicales ont concerné 18 millions de cotisants et 12 millions de retraités et représentent 30 à 56 % du montant total de la retraite. L’insuffisance de financement de l’AGIRC conduit à l’épuisement de ses réserves en 2018, celles de l’ARRCO seront mises à contribution provoquant leur épuisement dès 2024.
Quelles conséquences pour les salaires ?
L’accord signé par les trois organisations patronales et la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC le 30 octobre 2015 a des conséquences pour tous les salariés et retraités. Pour les salariés, c’est le report de l’âge de départ en retraite d’un an ou une baisse des pensions qui concernera tous les salariés relevant du privé nés en 1957 et suivant.
L’accord prévoit un système de bonus-malus pour les salariés, selon l’âge auxquels ils partiront en retraite. Un salarié qui aurait toutes ses années pour prétendre faire valoir ses droits à retraite dans le régime de base, aura alors plusieurs choix au niveau de sa retraite complémentaire : exemple : « Un salarié a 62 ans, il a toutes ses années pour prétendre bénéficier d’une retraite à taux plein. Il peut partir en retraite mais, avec cet accord, il verra amputer sa retraite complémentaire de 10 % pendant trois ans ; pour l’éviter, Il doit retarder son départ et dans ce cas : il n’a plus d’abattement s’il part à 63 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % pendant un an, s’il part à 64 ans, 20 % pendant un an, s’il part à 65 ans, 30 % pendant un an, s’il part à 66 ans. »
Vers un report de l’âge de départ
Au regard du pouvoir d’achat des salariés, nombre de salariés n’auront d’autre choix que de travailler plus longtemps. C’est bien un report de l’âge de départ en retraite.
Pour les 6 millions de demandeurs d’emploi qui n’ont pas d’autre choix que de partir en retraite à l’âge du taux plein, ils se verront appliquer ces abattements de 10 % pendant trois ans. Il en est de même pour toutes celles et tous ceux qui sont en maladie et en longue maladie. Pour tous ceux-là, ce sera une baisse imposée du niveau de leur retraite.
C’est aussi Le prix d’achat du point augmenté chaque année de l’évolution du salaire moyen plus 2%, pour le même salaire, il obtiendra moins de points donc ce sera une retraite plus faible.
Pour les retraités, c’est le gel de la revalorisation des pensions : Une revalorisation des pensions à hauteur des prix – 1 %, ce sera un gel du niveau des pensions. Ce qui est déjà en œuvre depuis 2013. Au total ce sont 6 milliards d’euros d’économie imposés aux salariés et retraités sans que le patronat ne mette la main à la poche.
Les enjeux à venir
Des négociations doivent s’ouvrir pour instituer un nouveau régime appelé à se substituer à l’AGIRC et l’ARRCO à partir de 2019.
Les enjeux sont importants pour gagner le financement du régime, l’avenir de l’AGFF, celui du statut cadre et de tous les éléments qui permettent de constituer la retraite complémentaire de façon à garantir un bon niveau de retraite dès l’âge de 60 ans.
Il s’agit de permettre aux salariés de s’emparer de cette question vitale pour les futurs retraités qu’ils sont et aux retraités actuels d’exiger la revalorisation des pensions. Actifs comme retraités nous avons des revendications à porter ensemble et à lutter pour les faire aboutir!