En Grèce, le pacte avec la Troïka est une véritable catastrophe sociale et économique. En 2012, selon le mémorandum 2, le salaire de base a diminué de 22%, de 751€ à 586€ pour les plus de 25 ans, et de 32% pour les salariés de moins de 25 ans, soit 511€ ou 427€ nets. Ainsi, le salaire horaire s’élève 2,7€, ce qui ramène le salaire de base au niveau où il était fin 1970. Avant, le salaire de base était négocié par les Conventions Collectives. Aujourd’hui, c’est le ministre qui décide seul du salaire mini.
Décision a été prise de ramener le salaire mini à un niveau équivalent à celui de la Lettonie ou de l’Estonie en 2016 soit 150€ à 190€ selon les classes d’âges. Le droit de licencier a été facilité et les indemnités de licenciement se réduisent comme peau de chagrin.
Cela s’accompagne d’une disparition de toutes les politiques sociales, ainsi :
- Les aides au logement, aux vacances enfants ont été supprimées.
- Le budget alloué à la santé et à l’éducation a fortement diminué, entraînant la fermeture des écoles et des hôpitaux.
Le chômage explose, il a été multiplié par 4 depuis 2009, il atteint 27,9% de la population active et touche 66% des jeunes de moins de 25 ans, de ce fait, 300 000 jeunes se sont expatriés dernièrement. 30 000 salariés par mois perdent leur emploi et 60 000 entreprises ont fermé leurs portes en un an, 2 millions de travailleurs se sont retrouvés sans salaire et vivent à présent en-dessous du seuil de pauvreté. Enfin, 50% de la population ne payent plus d’impôts, ne peuvent plus se soigner car pour être pris en charge par les hôpitaux privés, il faut avancer 25€.Des magasins vendent aujourd’hui des produits périmés, les enfants ne vont plus à l’école.
Face à cette situation, le choix des députés de SYRYZA est de proposer un combat contre l’austérité, de supporter les combats engagés par les organisations syndicales et les travailleurs. 500 000 travailleurs étaient rassemblés dernièrement devant le parlement, les grèves sont les plus importantes, depuis 1945. Ils aident à la mise en place de réseaux dans les quartiers et les villes à partir de la solidarité internationale avec ce slogan : « Personne ne sera démuni face à la crise » 300 structures ont vu le jour et chaque site distribue 600 colis alimentaires par jour. Des récoltes d’argent et de produits sont effectuées auprès de la grande distribution. Des enseignants font des cours gratuits le soir et développent des actions culturelles. Au niveau hospitalier, 41 dispensaires soignent les gens gratuitement dont 11 à Athènes. Des avocats aident quotidiennement les personnes à qui l’on coupe le courant, mais aussi assurent la défense des travailleurs. Mise à disposition, pour les immigrés, des structures au niveau des quartiers pour se coordonner. Les quartiers s’organisent en assemblée qui décident de la distribution des colis et de toutes actions collectives, des médecins et des patients défilent ensemble, des SCOOP s’organisent et embauchent des jeunes. Des entreprises en faillite sont reprises collectivement. Des parrainages existent entre les organisations anglaises et grecques, les chemins de fer anglais aident financièrement à la mise en place de réseaux.
Les copains des chantiers navals sont très présents dans la lutte que mènent SYRYZA et les organisations syndicales. Ils nous disent qu’ils sont au chômage depuis 4 ans. Ils nous parlent des réseaux en disant que c’est aussi un rempart contre le fascisme.