L’Institut CGT d’histoire sociale de la métallurgie est dépositaire de plusieurs fonds d’archives de militants d’entreprise, à l’image de celui de Bernard Christen, présenté dans les Cahiers d’histoire de la métallurgie n° 52 de mars 2016. Ils complètent les fonds d’archives de la Fédération, en proposant un autre regard, celui d’un – ou d’une – salarié engagé dans l’action syndicale dans son entreprise, les organisations professionnelles et interprofessionnelles.

Le fonds Émilie Odobez, versé en janvier 2011, concerne l’activité syndicale et professionnelle de cette dernière au sein de l’établissement de la Société industrielle de Châtillon-Briare-Levallois (1943-1963), devenue la Société industrielle de transmissions (1963-1978), et enfin Colombes-Texrope (1978-2005) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), spécialisé dans la fabrication de poulies et de courroies industrielles.

Née en 1908, Émilie Odobez intègre l’entreprise comme employée en juin 1942. Si l’on en croit les dates extrêmes du fonds, son engagement syndical dans l’entreprise débute après-guerre, pour s’achever au début des années soixante-dix. Elle cumule de nombreuses responsabilités au cours de ces vingt-cinq années : déléguée du personnel, membre du comité d’entreprise et du comité central d’entreprise, responsable de diffusion de la Vie Ouvrière, tout en participant à la vie de l’union locale et du syndical local de la métallurgie de Levallois-Perret.

De manière classique, son fonds d’archives se dédouble pour rendre compte de ses activités syndicales et de ses activités en tant qu’élue dans les institutions représentatives du personnel. À ce titre, on retrouve par exemple des comptes-rendus de réunion de comités d’entreprise ou encore de rencontres avec la direction, ce qui peut s’avérer précieux, dans la mesure où les archives de l’établissement ont sans doute disparu avec la fermeture du site en 2005.

Quoique peu important en volume, ce fonds d’archive recèle néanmoins quelques « pépites ». Parmi les pièces remarquables, il faut ainsi noter l’existence d’un cahier d’écolier de couleur rouge, intitulé « La vie au bureau », comprenant des notes manuscrites prises quotidiennement, d’octobre 1959 à mai 1966. Ces prises de notes sont une source inédite qu’il est important de préserver lorsque l’on dépose ou l’on trie un fonds d’archives.

Il faut également souligner la présence d’une collection de tracts et d’affiches dont la diffusion s’échelonne entre 1950 et 1969. Pour chaque année, il a été réalisé un tableau recensant l’auteur, l’intitulé, la date de diffusion de chaque tract et parfois des indications de diffusion. Il s’agit, pour l’essentiel, de matériel provenant de l’Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie de la Seine (USTMS).

Pour aller plus loin

Inventaire du fonds d’archives sur demande auprès de l’IHS.