Mayotte : une île de carte postale…bien loin d’être le  paradis,   pour ceux qui y vivent. La FTM-CGT apporte son soutien aux Mahorais !

La situation à Mayotte est d’une extrême gravité et interpelle d’abord l’Etat Français. Celui-ci doit assumer sa responsabilité historique, notamment au regard du développement de l’Ile aux parfums. En 1974, lors du référendum pour l’indépendance des iles de l’archipel des Comores (Mayotte, Grande Comores, Mohéli et Anjouan) seule Mayotte décida de rester dans la République Française. La départementalisation, pour se réaliser, implique une vraie solidarité nationale bien supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui.

En 2011, Mayotte devient le 101ème département français. Mais résider dans cette île de l’océan indien, c’est bien loin d’être le paradis . Les besoins criants en matière d’éducation nationale, de santé, et de sécurité publique, de services publics d’une manière générale, se conjuguant avec la vie onéreuse et le phénomène migratoire, en font une véritable poudrière. Selon l’INSEE, le taux de chômage à Mayotte s’élève à 27,1%. Mayotte est donc le département où le nombre de chômeurs est, proportionnellement à sa population, le plus élevé de France, les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés.

Depuis des années, l’île de Mayotte est secouée par des troubles sociaux. Déjà en 2011, les Mahoraises et les Mahorais se mobilisaient contre la vie excessivement chère. En 2015, de nombreuses journées de grève dénonçaient les fortes disparités salariales avec la métropole, des salaires inadaptés au coût de la vie, les atteintes portées contre la liberté syndicale et sa libre expression. En 2017, une grève générale d’ampleur considérable fut organisée sur l’île pour exiger des augmentations salariales.

Aujourd’hui, les Mahoraises et les Mahorais se mobilisent contre l’insécurité née d’un afflux considérable de migrants venant de l’Ile voisine des Comores anciennement la Grande Comores. Pour la FTM-CGT une politique de coopération avec les Comores pour le développement est indispensable et doit se faire en bonne intelligence. Les revendications exprimées doivent être entendues tant elles sont portées par tout un peuple.

Le constat est sans appel. Depuis des décennies les gouvernements qui se sont succédé ont fait preuve d’une incurie coupable. Ils n’ont rien voulu anticiper alors que l’afflux migratoire allait être évident ! Les gouvernements qui se sont succédé ont tous participé au pourrissement de la situation. Absence de réponses à la cherté de la vie, aux salaires inadaptés au coût de la vie, aujourd’hui la situation est devenue inextricable. La sortie de crise nécessite une véritable politique d’égalité sociale et d’emploi avec les mêmes droits pour tous. Il devient urgent d’étendre à Mayotte les conventions collectives nationales de branche et de mettre fin à toutes les discriminations sociales. Si la République est « une » et indivisible, les droits sociaux sont quant à eux divisibles à loisir !

La FTM-CGT apporte toute sa solidarité aux Mahorais et à Mayotte.