Ce 15 mars, en plein cœur de la semaine d’action métallurgie sur les conventions collectives et l’emploi, les syndicats de la sidérurgie, avec leur fédération métallurgie,  avaient décidé d’une mobilisation nationale dans la filière. Une mobilisation pour l’avenir des sites et leurs emplois, mais aussi bien en phase avec l’enjeu de défense de nos conventions collectives, pour l’attractivité de la filière auprès des jeunes. Trois manifestations phares ont eu lieu, dans trois régions majeures pour la sidérurgie : Hauts de France, à Valenciennes, Grand Est à Hagondange, PACA à Fos-sur-Mer.

 

Si nous pouvons regretter un manque d’implication des salariés, malgré une campagne importante menée par la CGT au sein des groupes, cette initiative a permis, d’une part, de rappeler au niveau national les enjeux pour la filière, tandis que les sites français d’Ascométal, de Vallourec, d’ArcelorMittal, de Tata Steel et Thyssen Krupp Steel (entre autres) sont actuellement percutés par les manœuvres de ces multinationales, lesquelles opèrent, sur fond de fusions, acquisitions, cessions, une délocalisation rampante de nos activités en Asie ou aux Amériques. D’autre part, nous avons réunis, par bassin d’emploi, nos syndicats de la sidérurgie afin de croiser les enjeux et les socles revendicatifs pour de prochaines initiatives, et pour rassembler les salariés autour de contre propositions.

Tandis que Bruno Le Maire se rendait la même journée sur le site d’ArcelorMittal Dunkerque, pour exprimer que la France s’impliquait pour répondre aux taxations des USA sur leurs importations d’acier (opération de communication et de diversion) , la CGT a de son coté planté les vrais enjeux :

 

 

  1.  La sidérurgie française est devenue totalement dépendante de multinationales, tous les centres de décision sont passés à l’étranger, alors que la sidérurgie est reconnue unanimement comme étant stratégique pour l’industrie et l’économie française.
  2. Une commission d’enquête parlementaire en 2013 a rappelé ces enjeux et suggéré à l’Etat de reprendre le contrôle public de la filière (lettre morte jusqu’à ce jour).
  3. Les exportations françaises d’acier aux USA sont l’arbre qui cache la foret : la France, comme l’Europe, a réduit ses capacités de production acier au point d’avoir, pour les 2 territoires, une balance commerciale Acier déficitaire ! Tandis que tous les marchés de l’acier sont orientés à la hausse notamment depuis début 2017, il faut relancer les hauts fourneaux de Florange et consolider nos aciéries électriques partout en France. Les enjeux de circuits courts, d’économie circulaire, les enjeux environnementaux l’exigent.

La Fédération des Travailleurs de la Métallurgie, avec les syndicats concernés,  compte bien rendre durable cette mobilisation des sidérurgistes, sachant que tous les secteurs de la métallurgie sont tributaires du secteur, pour des domaines aussi essentiels que les transports, l’énergie, le BTP, l’agroalimentaire, et tant d’autres encore.

Voir le reportage réalisé à Fos-sur-mer