Le Lundi 4 juin se déroulait sur Florange une nouvelle commission de suivi de l’accord Mittal-Etat français, accord signé en Novembre 2012, d’une durée de 6 ans, et arrivant donc à échéance.

Un accord qui avait entériné la mise « sous cocon » des hauts fourneaux et de l’aciérie de Florange, et qui concluait en ces termes : « A l’issue de ces 6 ans, ArcelorMittal doit étudier la possibilité de redémarrer une activité au niveau haut fourneau sur le site de Florange, soit en cas de retournement du marché, soit en cas d’évolution technologique. »

La CGT, qui a combattu l’arrêt temporaire de la « filière liquide » de Florange, a profité de cette occasion pour avancer ses arguments. Des arguments partagés d’ailleurs avec les cabinets d’expertise, qu’ils soient au service des comités d’entreprise en France ou du comité européen du groupe.

Tous les marchés de l’acier sont sérieusement orientés à la hausse, notamment depuis 2017 (autour de 4% sur les marchés construction ou automobile), avec d’excellentes perspectives au moins jusqu’en 2020. Or les fermetures de capacités de production décidées par le groupe, à Florange, comme chez nos voisins européens, ont généré un manque à produire dans l’Union Européenne de l’ordre de 6 millions de tonnes annuelles sur la période 2013-2017 pour les seuls produits plats hors tôles !

En réalité, si l’on analyse la stratégie du groupe ArcelorMittal, il s’agit d’une politique de l’offre, répondant aux marchés les plus juteux tel l’automobile , mais ne répondant pas à la globalité de la demande d’acier. Les outils de production sont saturés, ceci a généré un appel d’air sur les importations en France et en Europe, toutes deux devenues déficitaires dans leur balance commerciale acier.

Au plan environnemental, la CGT a rappelé ses propositions de captage et de recyclage du CO2 émit par les hauts fourneaux (jusqu’à 50%) : combiner le CO2 à l’hydrogène permet de créer du méthane, et donc d’alimenter nos réseaux gaziers. Le gouvernement vient d’annoncer le développement de la filière hydrogène. Il est donc possible de relancer la production d’acier à Florange de manière plus respectueuse de l’environnement, dans une logique de coopération industrielle.

La CGT en a profité pour rappeler également les enjeux de consolidation des aciéries électriques en Lorraine : Ascométal Hagondange est confronté aux ambitions du repreneur Schmolz & Bickenbach de fermer son aciérie à fin 2019, Gandrange est confronté à des difficultés d’approvisionnement, ce qui relance la question de réimplanter une aciérie électrique sur le site.
Sur le plan environnemental, les aciéries électriques s’inscrivent totalement dans le concept d’économie circulaire, valorisant la filière ferraille. L’implantation d’une nouvelle aciérie électrique en Moselle faisait d’ailleurs partie des propositions de la commission d’enquête parlementaire de 2013 sur l’acier.

La CGT, tout comme dans le département du Nord ou des Bouches du Rhône, réclame depuis des mois une table ronde en Lorraine sur ces enjeux. Il en est de même avec la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie qui réclame des assises de la sidérurgie au niveau national. Pour la CGT, les évolutions de marché et les avancées technologiques, en matière de production d’acier, appellent à une relance de nos outils mis sous cocon à Florange, raison pour laquelle nous demandons officiellement une étude indépendante portant sur ces deux conditions.

Communiqué de presse du 4 juin 2018