Dans le cadre du second Congrès du réseau européen d’histoire du travail et d’un groupe de travail sur « histoire et mémoire du syndicalisme en Europe », organisé à Paris du 2 au 4 novembre 2017, un appel à communication a été lancé sur les relations internationales des syndicats européens de la métallurgie. Retrouvez ci-dessous le texte de l’appel.

Appel à communication

Les syndicats européens depuis la crise des années 1970 : histoire des relations internationales des syndicats européens de la métallurgie.

Depuis la récente publication d’un ouvrage collectif sur l’histoire de la Confédération européenne des syndicats (1973-2013), les membres de ce groupe de travail souhaitent étendre ce projet en prolongeant l’étude des dynamiques européennes et internationales au niveau des branches industrielles. Les recherches en cours sur l’histoire des organisations syndicales et de la construction européenne révèlent en effet l’intégration de ces dynamiques aux différentes échelles, résultat des transformations du capitalisme international. Les années 1970 et la reconfiguration des cadres hérités de la guerre froide qui les accompagnent représentent, sur ce plan, un moment décisif dans ce processus. La création de la CES en 1973 peut ainsi être considérée comme la réponse des syndicats européens qui surmontent les divisions idéologiques de la Guerre froide pour riposter à la création d’un marché commun, en encourageant l’organisation des syndicats en contrepoids aux institutions européennes et ainsi les amener à intégrer la dimension sociale au projet supranational.

Cependant, un tel processus, si crucial, ne peut être analysé sans tenir compte des crises multidimensionnelles qui affectent en parallèle le système capitaliste et leurs effets, en particulier sur des branches où les syndicats européens sont bien implantés, notamment dans différents secteurs de la métallurgie (acier, automobile….). En effet depuis le début des années 1970 a débuté un processus de restructuration industrielle qui affecte durablement ces secteurs jusque dans la décennie suivante en détruisant certains des bastions historiques du syndicalisme et nécessitant alors, pour contrer ce « choc de la mondialisation » une réponse effective aux échelons européens et internationaux. Dans les années 1990 les transformations du modèle productif postfordiste, combinées à l’approfondissement (1992) et l’élargissement (sud, nord et est) à l’échelle européenne du marché unique a ouvert la voie à une compétition accrue entre territoires et entre syndicats. Le cas de Renault Vilvoorde étant à ce titre la première étape d’un développement d’un système européen de relations industrielles à l’échelle des multinationales. Cependant la création d’un système de relations industrielles européennes montre son inachèvement avec quelques maigres résultats au niveau des secteurs industriels. Au XXIe siècle, l’intensification de la compétition internationale, en particulier de la Chine, a progressivement mis en danger les processus de négociations sectorielles dans la métallurgie du fait de la pression exercée par les compagnies multinationales et les gouvernements nationaux pour favoriser des négociations au niveau des firmes (en particulier les accords de compétitivité), ce qui a détérioré davantage encore les relations industrielles, approfondi la fragmentation des marchés du travail et affaibli la solidarité entre travailleurs de la métallurgie.

Le panel, envisagé à l’occasion de cette conférence, a donc pour objectif de comprendre la façon dont les syndicats de la métallurgie, régionaux ou nationaux, ont agi au niveau européen et international au cours des cinquante dernières années pour faire face à ces transformations. Les communications proposées pourront aborder ces questions à différentes échelles (nationale, européenne ou internationales) et traiter de tout syndicat aujourd’hui membre d’Industriall Europe.

Contacts

Les propositions de communications devront être envoyées, d’ici le 15 mars, aux adresses suivantes, accompagnées d’une courte notice biographique, à Claude Roccati (clauderoccati@hotmail.com) et à Sigfrido Ramirez Perez(ramirez@rg.mpg.de).