Les médias ont relayé la demande du parquet de Paris de mettre fin aux investigations dans plusieurs enquêtes pénale concernant le scandale de l’Amiante en France, mais cette affaire va bien au-delà de cette fibre tueuse.
Les juges du parquet considèrent qu’il est impossible de déterminer avec certitude quand les victimes ont été intoxiquées. Cette décision permet d’ouvrir une voie royale à des non lieux dans de nombreux dossiers emblématiques en cours.
Plus de 20 années d’instructions, d’atermoiement, d’entraves, de mobilisations pour une ultime humiliation lancée à la face des milliers de victimes et de leur famille… une infamie !
La réalité du travail ouvrier est-elle si éloignée de l’univers de ces gens là ?
Est-il juste que les travailleurs perdent leur vie à la gagner, dans un pays ou les inégalités d’espérance de vie sont des plus grandes?
Cette décision inique, si elle est confirmée, participe de la banalisation du mauvais traitement des salariés et valide qu’aucun responsable, exposant en toute connaissance de causes des travailleurs à des produits CMR[1], ne peut être poursuit pénalement uniquement par l’imprécision de la date de contamination, même si le lien de causalité est établi. C’est une impunité générale accordée aux industriels…un permis de tuer !
Aujourd’hui plus de 2 millions de salariés sont exposés à ces produits[2], cette conclusion du parquet serait en totale opposition avec des années de discours d’incitation à la prévention. Le nouveau gouvernement ne peut pas rester silencieux devant tant d’injustice et de tels enjeux. Ministre du travail, de la santé, le premier d’entre eux, doivent s’exprimer pour rendre leur dignité aux victimes et leurs familles et sécuriser la santé des salariés.
La valeur travail, le travail libéré c’est avant tout respecter celles et ceux qui donne le meilleur d’eux même pour l’accomplir…mais pas au péril de leur vie.
[1] CMR : Cancérogène, Mutagènes et toxiques pour la Reproduction
[2] DARES – octobre 2015