Plus de 50 000 maladies professionnelles reconnues, 381 décès… tels sont les chiffres de l’Assurance Maladie pour 2015. Les sous-déclarations patronales, la « facilité » de ne pas rechercher l’origine professionnelle pour les médecins de ville, les difficultés procédurales pour les salariés à faire reconnaître, a posteriori, le lien avec le travail de leurs maladies font qu’elles sont nettement sous-estimées. Un constat partagé et une préoccupation commune qui ont motivé la rencontre entre la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT et la CAVAM.

La CAVAM
Officiellement créée en 2016, la CAVAM est une Coordination d’Associations de Victimes de l’AMiante dont l’activité s’est étendue aux maladies professionnelles. Forte d’une dizaine de milliers d’adhérents aujourd’hui, son réseau de 24 associations couvre l’ensemble du territoire français.
La convergence des luttes et la complémentarité d’actions entre fédération et associations ont été au cœur des échanges. L’histoire de l’amiante montre bien le lien entre santé publique et santé au travail : l’exposition de toute une population par des choix industriels, les salariés étant les premiers et souvent les plus fortement exposés.
Forts de cette expérience, syndicalistes et dirigeants d’associations (dont le militantisme a souvent débuté dans un syndicat) se retrouvent pour un même combat.
Lutter pour une meilleure prévention et une meilleure protection des salariés au sein des entreprises, tout en poursuivant la défense des victimes de maladies professionnelles en termes de reconnaissance et de réparation. Pour les exposés à l’amiante, l’objectif est d’améliorer le dispositif de Cessation Anticipée d’Activité des Travailleurs de l’Amiante (CAATA).
La substitution des produits cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR) est revendiquée ainsi que l’application du principe de précaution pour les matériaux dont les effets sur la santé sont encore mal connus (Nanomatériaux, fibres céramiques…).
Il convient également d’agir syndicalement pour une identification et une traçabilité des expositions aux agents chimiques dangereux subies par les salariés lors de leur activité professionnelle. Il faut tendre à améliorer le suivi médical des salariés en activité et rendre systématique celui post-professionnel. Des éléments essentiels pour prévenir et identifier d’éventuelles pathologies ainsi que leurs origines. Ces données sont indispensables pour obtenir réparation devant un tribunal, le cas échéant.
Ces actions pourront être menées de manière complémentaires par la CAVAM et la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie, comme cela est ressorti de cette rencontre.

Des premiers actes concrets de coopération
Parmi les premières actions de coopérations envisagées, il est tout d’abord prévu de pérenniser les échanges réguliers entre les deux structures.
Ainsi, la CAVAM disposera d’un stand à notre prochain congrès fédéral en novembre à Dijon.
Deux journées d’action sont d’ores et déjà programmées :
– La première contre la baisse des indemnisations pour préjudice d’anxiété le 26 avril à Douai,
– la seconde en faveur de l’amélioration du dispositif de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante et de l’allocation associée (CAATA) le 31 mai à Paris.

Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site internet de la CAVAM : www.amiantemaladieprofessionnelle.com