Arrêtons-nous aujourd’hui sur deux boîtes d’archives un peu particulières, enregistrées sous la cote 1 SD, parmi les fonds d’archives détenus par l’IHS CGT.

Il s’agit des archives du Syndicat national des médecins du travail CGT qui a vu le jour en 1946, peu de temps après l’adoption de la loi du 11 octobre 1946 portant organisation des services médicaux du travail.

Les raisons de la présence de ce fonds dans nos archives sont obscures. En effet, ce syndicat, bien qu’appartenant à la Fédération CGT des services publics et de santé, a été hébergé au siège de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie, 10 rue de Vézelay à Paris (VIIIe arr.), au moins jusqu’en 1957. Leur conditionnement – une simple ficelle de chanvre groupant les liasses de documents – suggère que ces archives ont été emportées lors du déplacement du siège fédéral vers le complexe de Montreuil en 1982 et qu’elles y sommeillaient depuis. L’explication réside peut être dans les relations individuelles tissées par certains médecins du travail et notre fédération.

Quoique modeste en taille, ce fonds peut apporter un éclairage sur l’histoire de la santé au travail qui est un axe de recherches universitaires particulièrement dynamique depuis le début des années 2000. Il participe à la reconnaissance du rôle de la CGT, de ses militants et de ses organisations, dans la mise en place de la législation sur l’hygiène et la sécurité au travail, les accidents du travail ou encore les maladies professionnelles.

Dépliant du Centre national de défense contre l’alcoolisme [1956-1957] © archives SNMT

Dépliant du Centre nat. de défense contre l’alcoolisme [1956-1957] © arch. SNMT

En témoignent la campagne victorieuse des allumettiers contre l’usage du phosphore entre 1892 et 1896, celle des peintres contre le blanc de céruse (1901-1926), la création en 1937 de l’Institut confédéral d’études et de prévention des maladies professionnelles dont les nombreuses études médicales consolidèrent les revendications d’indemnisations.

Parmi les éléments marquants du fonds, signalons la présence de quelques numéros du Médecin du travail, bulletin mensuel du syndicat, du rapport de la mission accomplie en 1944-1945 par Louis Dupret, au nom du ministère de la production industrielle, sur l’industrie houillère nord-américaine ou encore de matériel de propagande (dépliant, affiches) de lutte contre l’alcoolisme.

La préoccupation de l’unité syndicale, avec la mise sur pied à l’appel de la CGT en 1951 d’une Union intersyndicale des organisations professionnelles des médecins du travail chargée de promouvoir l’adoption d’une convention collective nationale interprofessionnelle mériterait davantage de développement.

Pour aller plus loin

Inventaire du fonds d’archives sur demande auprès de l’IHS CGT.