Cette reconnaissance est à mettre à l’actif de ces militants et militantes CGT qui ont sont intervenus depuis des années, en écrivant aux éditions Larousse, pour que le nom d’Ambroise Croizat figure dans le dictionnaire.

AMBROISE CROIZAT ( Notre-Dame-de-Briançon 1901. Suresnes. 1951). Homme politique français. Ministre communiste du travail. (1945-1947). Il mit en œuvre toutes les grandes réformes sociales de la Libération (sécurité sociale, retraites, comités d’entreprises….)

Cette reconnaissance est à mettre à l’actif de ces militants et militantes CGT qui ont sont intervenus depuis des années, en écrivant aux éditions Larousse, pour que le nom d’Ambroise Croizat figure dans le dictionnaire. C’est donc chose faite.

C’est une bataille menée de longue date par la Fédération CGT de la Métallurgie, son institut d’histoire sociale et le comité d’honneur pour la reconnaissance d’Ambroise Croizat comme l’artisan de la mise en place en 1945 de la Sécurité sociale.

En même temps, nous apprenons, par Michel Etiévent, son biographe, que les éditions Robert en feront tout autant pour la prochaine édition de leur dictionnaire.

Après l’inauguration d’une Place Croizat à Paris, de multiples inaugurations de rues, stades, lycées, jardins publics, maisons de la culture ces dernières années, la parution du nom de Croizat dans les dictionnaires papier mais aussi électroniques avec Wikipédia notamment montre que ce combat engagé valait la peine d’être mené.

Nous allons le poursuivre et même l’intensifier. Non pas par pure nostalgie d’un passé mais pour appuyer à ce nom d’un grand homme d’État français, toutes les créations sociales de 1945 à 1947 aujourd’hui menacées et qui ont besoin d’être défendues au moment où les forces réactionnaires veulent en terminer avec la solidarité.

Dernièrement, lors du congrès de la FTM CGT à Reims, un hommage a été rendu à Croizat. Bernard Lamirand, président de l’IHS métallurgie est intervenu sur le rôle joué par Ambroise Croizat dans toutes les conquêtes sociales depuis 1936 et la libération.

De nombreux jeunes délégués-es congressistes ont découvert ce personnage et en même temps le mouvement ouvrier qui avait participé à la libération de la France de l’oppresseur nazi. De l’histoire peut jaillir des luttes, et je pense qu’en ce moment l’histoire est un outil précieux pour défendre nos acquis sociaux et les améliorer et éviter de retomber dans des périodes sombres comme on a connues.

Regardons bien ce qui se passe avec les décisions de Sarkozy et de cette droite revancharde, c’est bien mettre par terre par une politique de la terre brulée sociale, tous ce que nos prédécesseurs ont mis en place pour le peuple et les travailleurs.

La crise est pour eux l’occasion d’en finir avec ce compromis établi à la libération du pays entre De Gaulle, les communistes et la CGT pour doter notre pays d’une législation sociale et d’une Sécurité sociale que beaucoup de pays ont envié et envient encore malgré le travail de sape depuis une vingtaine d’années.

Les félicitations que vient de recevoir Sarkozy de la part des agences de notations marquent bien cette revanche du patronat, félicitations en effet d’avoir remis en cause la retraite à 60 ans et demain félicitations, si, pour répondre aux marchés, à ce libéralisme destructeur, le sieur Sarkozy s’attaque à l’autre pilier de la Sécurité sociale, l’assurance Maladie. Regardons aussi de plus prés, le maillage actuel du pouvoir pour présenter aux agences de notations, au capitalisme international, aux banquiers, aux spéculateurs de tous poils, un plan d’austérité. Celui-ci se construit en déconstruisant actuellement de grands pans du droit social comme l’inspection du travail, la médecine du travail, l’hygiène et la sécurité, les congés et les conventions collectives: tout ce que Croizat et ses compagnons avaient mis en place à la libération et qui sont des outils pour les salaires, l’emploi, les conditions de travail etc.

Oui, en parlant de Croizat, nous ne rabâchons pas l’histoire, nous la mettons au premier plan pour susciter des luttes contre les atteintes en cours et celles qui se préparent avec la règle d’or que Sarkozy veut mettre en place comme un corset étranglant toutes possibilités sociales.

Par exemple, cette idée qui, actuellement est avancée, qu’il faudrait en finir avec la cotisation sécurité sociale et la remplacer par l’impôt (CSG) ou bien la TVA, c’est une idée qui vient des milieux du Medef pour ne plus avoir à payer des cotisations sociales. Cela part notamment d’un assureur, bien connu comme adversaire de la solidarité et adepte des assurances privées, il s’agit de Denis Kessler ancien vice président du Medef qui avait demandé dans une tribune dans le journal Challenges au chef de l’État de mettre fin au compromis social de 1945.

Je me permets de rappeler qu’en 1945, Croizat dut batailler ferme pour imposer que le financement de la Sécurité Sociale soit celui de la cotisation des salariés et de l’entreprise à partir de l’assiette salariale. A cette époque, déjà, certains, exigeaient que ce soit l’impôt comme en Grande Bretagne et l’on sait ce qu’est devenue la protection sociale britannique aujourd’hui quasiment entre les mains des assurances privées.

Oui nous avons toutes les raisons en ce moment de parler de ces conquêtes sociales de la libération car c’est cela que le gouvernement de droite veut extirper de la mémoire collective pour remettre en place des systèmes qui avaient fait faillite avant la libération et ces systèmes sont ceux qui actuellement défrayent la chronique boursière par leurs malversations, la spéculation et les conséquences pour le monde du travail.

Oui, nous allons continuer à faire connaitre l’œuvre de Croizat et de ses compagnons, de ces grands moments que furent les conquêtes sociales de la libération et du rôle du Conseil national de la résistance qui, en pleine guerre, a établi le socle et les données de ces avancées sociales dignes de notre temps et qu’il s’agit aujourd’hui de préserver et de faire progresser face à la rapacité du capital.

Oui, le Comité d’honneur de Croizat va poursuivre et intensifier ce travail de connaissance de ces conquêtes sociales, c’est notre pierre à la bataille pour défendre ce que Croizat considérait comme un droit inaliénable: le droit à la santé, à la retraite, à la sécurité dans le travail, à la famille.

Bernard Lamirand, Animateur du Comité d’honneur National pour la reconnaissance de Croizat, Ministre du travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947