Les archives du syndicat CGT d’Alcatel-Nokia de Lannion étaient stockées en vrac dans un bâtiment que le groupe, dans le cadre de sa réorganisation, s’apprêtait à vendre. Si des dispositions n’étaient pas prises rapidement, ce fond risquait de prendre le chemin de la décharge.

Michelle Crochemore, par l’intermédiaire de l’UFR, alerta l’IHS. Cela déboucha rapidement sur une réunion, regroupant le syndicat et les retraités d’Alcatel, l’UD et un représentant de l’Institut régional d’histoire sociale, au cours de laquelle Emeric Tellier nous donna des informations et des conseils sur la méthode à suivre, sur l’organisation des archives et sur les précautions à prendre.

La première décision a été de rapatrier au local syndical la dizaine de bacs de documents, afin de les sauvegarder. Ensuite un premier petit collectif s’est attelé à un tri de dégrossissage avant de procéder à l’archivage.

Après trois ans, avec la mobilisation de 3 à 5 camarades et plus de 40 réunions, nous commençons à en voir le bout. Il reste encore quelques dossiers à classer et des photos à identifier, mais on peut déjà constater des lacunes, notamment entre 1962 et 1980.

Il nous reste également des questions à résoudre, comme par exemple :

– Comment traiter les documents qui sont, depuis 2015, tous numérisés ?

– Où héberger ces archives ?

Sur ce dernier point, il serait souhaitable que les archives restent à proximité car l’objectif du syndicat et des retraités est de retracer dans une brochure l’histoire des luttes d’Alcatel Lannion.

Car depuis 1961, date de l’implantation dans la région du groupe CGE et après une vingtaine d’années de développement avec notamment l’absorption de LMT, LTT et un peu des Câbles de Lyon et de la Thomson, les plans sociaux se sont succédés (1979, 1984, 1989, 1992, 1997, 2017), ainsi que les fermetures de sites (Guingamp, Tréguier, Rennes, Brest), entrainant des luttes importantes qui méritent d’être retracées et de prendre toutes leurs places dans l’histoire ouvrière régionale.