Le TGI de Strasbourg a reçu, mercredi 24 avril, 4 nouvelles offres de reprise pour l’aciérie d’Ascoval (Hauts de France).

Alors que les salariés et leurs représentants avaient jugé les offres du groupe britannique British Steel et du groupe italien Calvi comme étant les plus sérieuses (tout en restant neutres quant au choix), les deux reprenant en outre tout le personnel. Après le désistement du Groupe Calvi, le TGI de Strasbourg a retenu que l’offre de British Steel était une offre aboutie, tant sur le plan financier qu’industriel.

British Steel est connu en France, il détient l’usine d’Hayange qui fabrique les rails de grande longueur pour le TGV, entre autres. Ce site d’Hayange pourrait donc être désormais alimenté en acier brut par l’aciérie d’Ascoval, tandis qu’il l’était jusqu’à présent par l’usine de Scunthorpe en Angleterre. La poursuite du contrat de commandes de rails à British Steel par la SNCF semble donc avoir été actée, c’était évidemment un enjeu central pour le repreneur, s’agissant des marchés.

L’essentiel des conditions suspensives à cette reprise a été levé. Il en reste cependant encore une à finaliser avec le groupe Vallourec, sur des aspects techniques et commerciaux. On peut donc parier qu’elle devrait être facilement levée, avec certainement la nécessité de l’intervention de l’Etat (premier actionnaire du groupe).

D’ailleurs, considérant les prêts alloués par l’Etat, la Région Hauts de France et Valenciennes Métropole dans le financement de la reprise, la CGT réclame un suivi par les pouvoirs publics des engagements pris par le repreneur et de la stratégie menée. Il n’est pas question de revivre la violation des promesses telles qu’on a pu le vivre voici quelques années dans la reprise d’Ascométal par l’équipe de Supplisson.

Le projet de reprise conforte également des investissements à hauteur de 25 millions d’euros, non seulement pour être homologué dans la livraison vers Hayange, mais aussi pour diversifier la gamme de produits de l’aciérie. Calvi s’est de plus déclaré intéressé pour se fournir auprès d’Ascoval, ce qui démontre bien le besoin d’acier brut dans le pays et en Europe.

A cet égard, la CGT réaffirme que le pays est en manque de production d’acier. Nous sommes tombés à 15 millions de tonnes annuelles contre près de 20 millions dans la période 2006-2008. Nous ne répondons pas à toute la demande d’acier, d’où un niveau d’importation qui a régulièrement augmenté. En outre, la transition énergétique, ainsi que les projets de renouvellement et d’extension d’infrastructures et de matériel dans le domaine des transports vont augmenter la demande de manière considérable. C’est donc, au-delà de cette reprise d’Ascoval, de nouvelles capacités de production d’acier qu’il faut créer dans le pays. La CGT est pleinement mobilisée dans ce sens.

Le Sénat a d’ailleurs ouvert en février dernier une mission d’information sur ces nouveaux besoins en acier, ainsi que sur la mutation environnementale nécessaire au secteur. Le projet de reprise d’Ascoval est donc emblématique d’une relance des moyens de production et des investissements nécessaires dans la filière toute entière : diversité des marchés et cas d’école en terme d’économie circulaire, par la valorisation de la ferraille (et donc le développement, du même coup, de cette filière de recyclage).

La lutte pour le maintien et le développement de l’aciérie de St Saulve rentre pleinement dans ce que porte la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie, dans sa campagne sur la défense de l’industrie : défendre l’existant tout en donnant des perspectives de développement industriel dans les territoires, en mettant en lumière la complémentarité des filières et l’utilité de l’industrie pour les défis environnementaux.

Décision définitive par le TGI de Strasbourg le 2 mai. L’aciérie d’Ascoval doit vivre !

 

Communiqué de presse de la CGT Métallurgie | Montreuil, le 25 avril 2019